Il y a là un statut difficile à gérer pour nombre de joueurs qui ne manquent pourtant pas de talent. Leader charismatique des Bleus champions du monde 1998 et champions d'Europe 2000, Zineddine Zidane (36 ans) a écrit les plus belles pages de l'histoire du football français. Depuis son départ à la retraite en 2006, l'équipe de France tâtonne que ce soit au niveau du système de jeu mis en place ou au niveau des résultats (piètre élimination au premier tour du dernier Euro et entrée en matière délicate dans les qualifications pour le Mondial 2010). Néanmoins, force est de constater que depuis la promotion de Yoann Gourcuff (22 ans) chez les A, la situation semble s'améliorer. Le Bordelais, intronisé meneur de jeu par Raymond Domenech, apporte un vent de fraîcheur dans l'entrejeu tricolore. Il se présente comme le parfait relais entre la défense et l'attaque, loin du niveau de son illustre prédécesseur, mais doté d'une marge de progression très intéressante. Inspiré par l'éclosion de Gourcuff, voici un rapide panorama des joueurs annoncés comme les futurs Zidane par le passé. Force est de constater que l'héritage est généralement trop lourd à porter. Camel Meriem et Mourad Meghni sont là pour en témoigner, mais quid de la nouvelle génération? Mourad Meghni (24 ans, Lazio de Rome, 0 sélection) Meneur de jeu. Français d'origine algérienne. Vision du jeu et bagage technique au-dessus de la moyenne. Il n'en fallait pas moins pour que Mourad Meghni soit comparé à Zineddine Zidane. Formé à l'INF Clarefontaine, le natif de Paris file à Bologne en 2000 à l'âge de 16 ans. À l'époque, Zizou éclabousse l'Italie de tout son talent. Sur les traces de son aîné, Meghni apprend la rigueur et développe son sens tactique. Des acquis qui lui permettent notamment de mener l'équipe de France des moins de 17 ans au sacre mondial en 2001. Malgré une réputation grandissante en Série A, il ne parvient pas à s'imposer comme un titulaire indiscutable. Prêté en France à Sochaux (2005-06), il se refait une santé avant d'accomplir son premier exercice complet de retour à Bologne (35 rencontres en Série B, 2 buts). Ces performances tapent dans l'oeil de la Lazio de Rome. Le club romain rafle la mise à l'été 2007 pour 2 millions d'euros. La saison dernière, il découvre les joies de la Champion's League et se rappelle au bon souvenir des observateurs grâce à quelques belles sorties en championnat. Cependant, à chaque fois qu'il semble enfin pouvoir passer un cap, Meghni est trahi par son physique. À 24 ans, il restera peut-être à jamais un éternel espoir du football français. À suivre. Camel Meriem (29 ans, AS Monaco, 3 sélections) Issu du centre de formation du FC Sochaux, Camel Meriem reste une énigme. Doté d'incroyables qualités techniques (il peut notamment jouer des deux pieds), le milieu de terrain d'origine algérienne suit une trajectoire linéaire, sans pour autant donner l'impression de s'être pleinement accompli. S'il découvre la L1 à 20 ans (1998-99) sous le maillot du club doubiste, il explose véritablement au cours des deux saisons suivantes. Etincelant en L2, Meriem permet à Sochaux de retrouver l'élite. Le joueur décide de poursuivre sa progression en rejoignant Bordeaux à l'hiver 2002, une bonne affaire côté Girondin se dit-on. Mais hormis une victoire en Coupe de la Ligue cette année-là, il peine à confirmer les espoirs placés en lui. À tel point que Bordeaux le prête durant l'été 2003 à l'Olympique de Marseille. Sur la Canebière, le natif de Montbéliard réalise sa meilleure saison professionnelle. Son association avec Didier Drogba permet notamment au club phocéen de disputer la finale de la Coupe de l'UEFA (2004). Son bon rendement ne suffira toutefois pas à convaincre l'OM de lever l'option d'achat. Meriem retourne à Bordeaux et continue sur sa lancée. Il effectue même des premiers pas encourageants en Bleu. Souhaitant franchir un nouveau palier, il quitte la Gironde pour l'AS Monaco. Seulement, l'aventure sur le Rocher est loin d'être idyllique. Depuis bientôt quatre saisons, il stagne dans le sillage du club princier et l'équipe de France n'est qu'un lointain souvenir. À 29 ans, Meriem a peut-être perdu son temps en Principauté. Peut-il encore rebondir? Samir Nasri (21 ans, Arsenal; 13 sélections, 2 buts) De tous les candidats, c'est certainement lui qui lui ressemble le plus. Originaire des quartiers nord de Marseille comme son idole, Samir Nasri marche dans les pas de Zidane. S'il s'inspire de ce magnifique modèle, le milieu de terrain de poche ne souhaite pas l'imiter et a toujours refusé la comparaison. Ce minot d'origine algérienne n'a que 17 ans quand il est lancé dans le grand bain de la Ligue 1 en 2004. Cinq saisons durant, il va ravir les supporters de l'Olympique de Marseille par sa créativité, la qualité de ses passes et son amour du club phocéen. Pourtant, Nasri n'aura jamais rien gagné sous les couleurs olympiennes tant au niveau national qu'au niveau européen. Une anomalie qu'il entend bien corriger dans les années à venir avec les Gunners d'Arsenal. D'ailleurs, depuis son arrivée à Londres cet été, il est parvenu à hisser son niveau de jeu. En atteste son récent doublé inscrit face au rival Manchester United. Il lui reste désormais à se montrer plus régulier dans ses performances pour mener le club anglais vers de nouveaux titres. En équipe de France, sa progression est plus lente. Le costume de meneur de jeu est encore trop large et la récente éclosion de Gourcuff le dessert. Son apprentissage en Premier League devrait lui être bénéfique en Bleu. À 21 ans, il a tout l'avenir devant lui. Confirmation attendue. Hatem Ben Arfa (21 ans, Olympique de Marseille; 7 sélections, 1 but) Depuis ses 12 ans, beaucoup d'espoirs sont fondés sur Hatem Ben Arfa. Formé à l'INF Clairefontaine, il est l'un des éléments les plus doués de la génération 86 rendue célèbre par Canal+. Couvé par l'Olympique Lyonnais, il découvre la L1 sous le maillot rhodanien lors de la saison 2004-05. Il a alors 17 ans. Milieu très offensif, capable de déterminer l'issue d'une rencontre grâce à ses extraordinaires qualités techniques, il se révèle véritablement au cours du premier semestre 2007-08 aux côtés de Karim Benzema. De brillantes sorties qui lui permettront notamment d'endosser la tunique de l'équipe de France. Malheureusement, sa carrière lyonnaise se terminera difficilement du fait d'altercations à répétitions au sein du groupe et de divergences d'opinions avec son entraîneur de l'époque, Alain Perrin. Cet été, ce Tunisien d'origine manque le wagon pour l'Euro. Il rebondit du côté de l'Olympique de Marseille pour 12 millions d'euros et ses débuts sont pour le moins prometteurs. Cependant, diverses affaires (échanges musclés avec Modeste Mbami, refus d'entrer en jeu face au Paris SG) confirment que le caractère bien trempé du jeune homme est bien difficile à gérer. Si Eric Gerets semble avoir trouvé la solution, Raymond Domenech reste encore réticent malgré toute la bonne volonté de Ben Arfa. À 21 ans, il est promis à un brillant avenir. À lui de canaliser sa fougue pour devenir le leader technique que l'OM et les Bleus appellent de leurs voeux.