Situé à environ 5km au sud-ouest de la commune de Ouled Rached, et de la commune d'Ahl El Kseur vers le sud, le village de Hellassa plonge dans la désuétude. Le hameau de 1000 habitants n'arrive pas à attirer l'attention des responsables locaux. Il est parmi la dizaine de villages de la commune de Ouled Rached, que les programmes du développement n'ont pas encore atteints. Cependant, le problème majeur des villageois demeure l'absence d'eau potable. Eternel problème. Les villageois ont cru en finir avec ce calvaire lorsque les services de l'hydraulique de la wilaya avaient décidé la réalisation d'un forage. Le projet a été bel et bien achevé et mis en service, et l'eau a réellement coulé dans les robinets. Mais la joie des habitants n'a duré que le temps d'étancher une première soif. La pompe est vite tombée en panne. Et depuis, c'est la panne sèche. Pour étancher leur gosier, les villageois sont dans l'obligation de parcourir des kilomètres pour se rendre à l'unique source. Sur place, un autre épisode commence. Les interminables files d'attente échauffent les esprits. Quotidiennement, des rixes éclatent. A qui sera servi le premier. Un véritable parcours du combattant. Que peut espérer un village enclavé derrière les vallons ne disposant d'aucune commodité les plus élémentaires? Ne pouvant se permettre de prendre un bus à cause de l'inexistence de ligne de transport public, les écoliers du village et les fonctionnaires font la moitié du chemin à pied ou en auto-stop. La route devant relier Hellassa à la RN24 reliant Bouira et M'sila, est à moitié achevée. Les travaux de bitumage ont été réalisés sur 3km à partir de la RN24. Et les habitants attendent toujours que les 2km restants soient réhabilités. A la tombée de la nuit, le village de Hellassa s'efface. A défaut de l'éclairage public, un autre monde se dessine. Environ 1000 âmes plongent dans la solitude des collines désertiques, avec à l'esprit un lendemain qui ressemble à ses prédécesseurs. C'est ainsi que se déroule la vie dans les villages. L'attente d'un lendemain meilleur est toujours de mise.