Prévu vendredi à Blida, le match a été reporté sans raison apparente. Alors que le monde vit au rythme du premier Mondial de ce millénaire, l'Algérie se détache et vit en embastillée. Alors que le monde s'apprête à vibrer au rythme de l'événement, le football national tourne le dos à l'événement pour vivre au rythme du bricolage et de l'incertitude. Pourtant en cette période et durant tout un mois, aucune erreur ni égarement aussi légitime soit-il, ne sauraient avoir sa place en ce mois de «Folie-ball», ou, de surcroît, décalage horaire oblige, les matches seront retransmis dans la journée et parfois très tôt le matin. Quelle chance aura une journée de championnat ou de rencontre de l'EN d'avoir un semblant d'écho devant une passe lumineuse de Zidane, un drible de Ronaldhino ou un coup franc du Spice-Boy, Beckham? Le temps d'un match, le temps d'un délire, le temps d'un Mondial, les Algériens auront mis de côté leur amour pour le onze national, même si l'Algérie n'est pas qualifiée, pour se mettre au diapason de l'événement. A l'ombre du Mondial asiatique, le Onze national devait retrouver le chemin des stades pour un stage de quatre jours qui devait être ponctué par une rencontre amicale face à son homologuetogolais. Malheureusement, cette rencontre tant attendue et programmée depuis longtemps vient d'être reportée à une date ultérieure. Selon un communiqué de la Fédération algérienne de football, les raisons de ce report sont dus à des impondérables sans avancer une autre raison valable susceptible d'éclairer notre lanterne et celle des fans de l'EN. Un prétexte fallacieux pour cacher une gestion catastrophique de la discipline roi, car le plus urgent n'est pas de programmer une rencontre amicale, mais de trouver d'abord un commandant de bord à un navire qui ne cesse de chavirer. Mais aussi de définir un cadre idéal à cette sélection qui ne cesse de se morfondre au bas fond des méandres. Voilà le plus urgent. De ce fait, le stage prévu à Alger et la rencontre programmée à Blida viennent de tomber tout bêtement à l'eau. Alors que tout un chacun attendait le nouveau visage des Verts après l'éviction de l'ex-entraîneur national, Rabah Madjer, les destinées de la sélection nationale sont confiées au DTN, Hamid Zouba. Ce dernier a d'ailleurs confié qu'il lâcherait les rênes juste après ce match. Mais en attendant de dénicher l'oiseau rare susceptible de redonner son aura à la discipline, le vieux briscard continue, contre vents et marées, d'être le rassembleur. Pour ce stage après la bonne prestation contre les «Diables rouges» belges à Bruxelles, Zouba avait fait appel à vingt joueurs dont huit Canaris. Une façon de parer au plus pressé et aux surprises en l'absence des professionnels. La rencontre de vendredi était attendue avec beaucoup d'intérêt, histoire de détecter les conséquences d'un limogeage qui n'a toujours pas livré tous ses secrets. En attendant que la sérénité soit retrouvée, la fédération algérienne et son homologue belge se sont entendues pour programmer un match entre les deux équipes le 12 février 2003 à Alger. Cette rencontre amicale sert de match retour entre les deux formations, après celui disputé à Bruxelles le 14 mai dernier et qui s'est soldé par un score vierge. Au fait, la politique et le sport ont toujours fait bon ménage chez nous. Après tout, le bricolage n'est-il pas notre politique favorite?