Sa place actuelle n'est, certainement, pas conforme à son statut et à sa renommée. Il était, peut-être, écrit quelque part que la JS Kabylie ne disputera pas cette saison sa première finale de Coupe nord-africaine des clubs champions. Les FAR de Rabat sont passés par là et le club algérien n'a pu franchir avec succès le handicap représenté par le club marocain. Non pas parce qu'il a été plus fort que lui mais simplement parce qu'il s'est montré plus habile. Nous ne répéterons jamais assez que c'est à Tizi Ouzou, lors du match aller de la demi-finale, que les Canaris ont laissé passer leur chance. Lorsqu'on joue chez soi, qu'on domine toute une mi- temps au cours de laquelle on ouvre le score, on ne joue pas ensuite son va-tout dans un match retour dont on sait qu'il sera extrêmement difficile vu qu'il se déroule chez l'adversaire. Oui, c'est à Tizi Ouzou que la JSK a été éliminée parce que ce jour-là elle n'a pas su matérialiser comme il se devait sa domination de la première mi-temps. Parce qu'elle n'a pas su, également, après le repos, poursuivre son effort offensif tout en préservant ses arrières pour ne pas être prise en contre par les FAR. Or, c'est bien ce qui s'est passé lors du match aller et il était normal de dire que les FAR avaient un pied en finale dès après le match aller. Après cela, on peut spéculer et échafauder toutes sortes de scénarios. Comme quoi rien n'est joué et qu'à Rabat, la JSK est capable de réaliser l'exploit. Mais bien sûr qu'elle pouvait le faire mais il était plus facile de le dire que de l'accomplir. Les victoires ne s'élaborent pas par les spéculations et la parlotte mais sur le terrain. Il reste, alors, les regrets. Surtout celui d'avoir vu le représentant algérien échouer devant un Onze des FAR qui n'était, certainement, pas plus fort que lui. Il est, en effet, dommage, que la JSK ait été éliminée après deux matches au cours desquels elle a été du même niveau que son adversaire. Cependant, force est de reconnaître que cette formation des Canaris est loin du niveau qui avait fait d'elle, à la fin de la saison dernière, un champion d'Algérie. Ce n'est, d'ailleurs, pas pour rien qu'elle occupe une peu reluisante 15e place au classement général avec, certes, trois matches en retard mais un seul en moins que le leader, l'ES Sétif, sur lequel elle compte 12 points de retard. Un handicap quasi impossible à remonter pour un prétendant à sa propre succession. Autant dire que la JSK va devoir faire une croix sur son bien en fin de saison. Ce qui importe aujourd'hui pour elle c'est de remonter la pente et d'atteindre une place au classement, plus conforme à son statut et à sa renommée. Son président Moh Cherif se démène comme un beau diable pour cela, en essayant de lui offrir l'effectif en mesure de lui faire réussir cette mission. Il ne faut pas oublier que sur ses trois matches en retard, la JSK en disputera deux en déplacement, à Batna (le 2 janvier prochain) et à El Eulma (le 15 janvier prochain) contre un seul à domicile et pas contre n'importe qui puisque l'adversaire sera une certaine Entente de Sétif (le 8 janvier prochain). Ceci en attendant la programmation du match contre le RC Kouba. C'est dire qu'il n'est vraiment pas dit que le club champion d'Algérie terminera la phase aller du championnat dans de bonnes dispositions. En tout cas, tout ce scénario n'est que la résultante d'une très mauvaise gestion du titre de champion conquis la saison dernière. La JSK a connu une inter-saison assez mouvementée par les histoires du coach roumain Moldovan et par une élimination en Ligue des champions africaine qu'elle a eu du mal à digérer. Cela a fait que jusqu'à aujourd'hui, l'équipe traîne la patte et ne parvient pas à atteindre ses objectifs. Et elle a tellement traîné la patte en championnat qu'elle a aligné une série de cinq matches nuls à domicile. Avec un tel bilan, d'autres clubs auraient songé à la relégation. A la JSK on n'y pense, bien sûr, pas mais il va falloir réagir et le plus tôt possible. De préférence avant que ne débute la prochaine Ligue des champions africaine car le risque de dispersion des forces sera à son maximum à ce moment-là. C'est dire l'importance de la tâche qui échoit à l'entraîneur Jean-Cristian Lang qui va devoir remettre cette équipe sur les bons rails, ceux qu'elle n'aurait jamais dû quitter.