Si beaucoup optent pour un dîner familial, d'autres rêvent d'une sortie exceptionnelle. Exceptionnellement, le réveillon est multiple cette année. Entre le Awal Mouharam, passé presque inaperçu, le Jour de l'An et Yennayer, l'Algérien est presque gâté si toutefois il a les moyens de s'offrir trois fêtes consécutives. Le Awal Mouharam relève déjà du passé. Les personnes interrogées connaissent l'esprit de cette échéance importante et marquante de l'histoire de la religion musulmane sans pour autant manifester quelque fébrilité pour cette journée. Un premier jour de l'an musulman sans signes extérieurs, qui n'en existent d'ailleurs nullement, pour indiquer une quelconque célébration. Les religieux en ont fait l'impasse à l'exception des interventions sur les ondes de la radio locale qui en a fait l'information principale du jour. La fièvre du réveillon est là. Elle est perceptible à l'effervescence des uns et des autres. On se prépare. L'un pour le fêter, l'autre pour accueillir les fêtards. L'affichage et la publicité faite autour de ces lieux bien indiquées en sont un indice. Repas garnis, musique orchestrée, boissons diverses et ambiance garantie, c'est à qui proposera le mieux pour attirer une clientèle appelée à dépenser sans retenue en ce jour de réveillon. La basse Kabylie ne dérogera pas à la règle. Le passage à l'an 2009 sera fêté comme d'habitude, n'en déplaise à certains qui ont l'art d'entretenir ce qu'ils assimilent à un paradoxe. Le signe apparent demeure la bûche. Personne n'y échappe! Si les citadins se servent à l'avance, ceux de l'intérieur s'adonnent, à la dernière minute, à une véritable course contre la montre. Le passage vers une nouvelle année que l'on espère meilleure, est symbolisé par ce gâteau plus ou moins appétissant. Mais pour d'autres, il y a des à-côtés. Des plus qui mettent du baume au coeur et qui font oublier le temps d'un réveillon une année au cru plutôt mauvais pour beaucoup. Hier et sans doute aujourd'hui encore, les gens s'affairent. Si pour beaucoup, le dîner du réveillon est une affaire de famille qui se rassemble autour d'une dinde et de la bûche, largement arrosées de boissons conventionnelles, les jeunes ne rêvent que d'une sortie exceptionnelle. Entre amis et voisins du quartier et du village, les rendez-vous sont déjà fixés. L'heure est aux achats. Il ne faut surtout pas s'en priver. La consommation d'alcool est «tolérée»....«L'arrivée d'une nouvelle année s'arrose», indique Hakim dont la mission est d'approvisionner le groupe en spiritueux. Consommé il faut le dire sans aucune modération. Fort heureusement, beaucoup choisissent de réveillonner sans avoir à se déplacer. Pour certains, le mieux est de réserver dans un hôtel. Une réservation complète s'entend. Pour cela, les établissements hôteliers foisonnent d'idées. Plein de formules sont proposées. Chambre et repas compris, il faut être plus ou moins aisés pour se le permettre. Il faut compter entre 5000 et 10.000 dinars. C'est au choix! Les plus fortunés réveillonnent en Tunisie, Maroc et en Europe. Là tout y est. Il faut juste mettre le paquet. L'aspect festif est garanti. N'est ce pas le but recherché?. Une tradition universelle qui marque la fin d'une année et le seuil du Nouvel An. Alors bonne année à tous.