Au niveau de la capitale, le boycott est de 100%, assure le Pr Nacer Djidjli. Prise d'otages à la faculté de médecine. Comme attendu, la corporation des hospitalo-universitaires a largement répondu, hier, à l'appel de grève nationale illimitée lancé par leurs syndicats. Les hospitalo-universitaires, les professeurs et docents et les maîtres-assistants en sciences médicales ont durci le ton et ont observé un arrêt de travail. Au niveau de la capitale, le boycott est de 100%, assure à L'Expression, le Pr Nacer Djidjli, secrétaire général du Syndicat des professeurs et docents, qui ajoute que le débrayage a été massivement suivi à l'échelle nationale. Les examens n'ont effectivement pas eu lieu hier à Alger. Une tournée effectuée au niveau de la Faculté centrale d'Alger ainsi qu'au niveau de la Faculté de médecine d'Alger (La Perrine) confirme ce constat. Les étudiants n'ont pas passé leurs examens. Au département de médecine de la Fac centrale, ils étaient rassemblés en petits groupes devant l'amphi. «Nous n'avons pas passé la première épreuve tout comme nos camarades des première et deuxième années», nous informe une étudiante en 4e année, inquiète. «Il fallait au moins laisser passer la période des examens pour entamer une action de protestation afin d'éviter de nous pénaliser», a-t-elle encore martelé et de s'interroger: «Pourquoi n'y a-t-il pas eu de résultats positifs suite au dernier mouvement?». Pour elle, «c'est toujours l'étudiant qui subi et la faute incombe aux pouvoirs publics». Un avis partagé par une étudiante en 3e année médecine qui se dit, néanmoins, «solidaire de ses professeurs». Même constat pour les étudiants en pharmacie et en chirurgie dentaire privés également d'examens. Le débrayage a touché également les cours, les travaux dirigés et les travaux pratiques de graduation et de post-graduation, les jurys du Dems, de maîtrise d'assistanat, de docentat, de professorat et de thèse. «La grève continuera jusqu'à satisfaction de nos revendications socioprofessionnelles qui traînent encore», lance le Pr Djidjli. Les doléances des syndicats, membres de la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique s'articulent autour du «respect et de la reconnaissance» des syndicats autonomes en tant que partenaires sociaux à part entière, la révision de la grille des salaires et du point indiciaire en rapport avec l'inflation galopante, l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire et un statut digne des professionnels de la santé. A souligner que l'arrêt des activités des soins sera observé durant ce mois de janvier. Le représentant syndical avait dénoncé, lors d'une conférence de presse animée, vendredi dernier, «le comportement inadmissible du secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur qui a adressé une lettre où il juge que notre grève est en violation avec la loi». Les syndicalistes réfutent, en outre, l'existence de toute initiative de dialogue officielle. A noter que les syndicats autonomes des praticiens et des praticiens spécialistes de la santé publique, affiliés à la Coordination, se réuniront au courant de cette semaine pour discuter des actions à entreprendre alors qu'une autre rencontre aura lieu cette semaine avec les syndicats de l'éducation nationale. «Les actions à venir risquent d'être radicales», avertissent les syndicalistes.