«Travailler dans les normes ou disparaître. Pas une troisième solution», a précisé Mustapha Zikara, sous-directeur au niveau de la direction générale des impôts. L'activité des importateurs sera désormais soumise à un contrôle des plus rigoureux. Drastique. Jusqu'au 31 décembre de l'année écoulée, 21.500 cartes d'identification ont été réparties par la direction générale des impôts (DGI) affiliée au département des finances. «Ces cartes d'identification ont été distribuées aux importateurs recensés à partir d'un registre du commerce», a déclaré hier sur les ondes de Chaîne III de la Radio nationale, Mustapha Zikara, sous-directeur au niveau de la DGI. Les faux importateurs, 10.980 selon un responsable des impôts relevant de la direction de l'information et de la communication fiscale, qui ont usé de tout genre de subterfuges pour être dispenser du dédouanement de leur marchandise, n'auront pas la tâche facile. «Travailler dans les normes ou disparaître. Pas une troisième solution», a tenu à préciser l'invité de la rédaction. Les importateurs des biens pour leur revente en l'état devront, à partir du 10 janvier 2009 fixé comme date butoir, effectuer les procédures fiscales, douanières et bancaires sur la base du numéro d'identification fiscale (NIF). Le département des finances veut, vaille que vaille, mettre un terme à l'anarchie fiscale en Algérie. Quoique la disposition de ce numéro relève de l'urgence, l'administration accorde un temps additionnel pour les importateurs ne disposant pas de cartes d'immatriculation. Seulement, ils doivent entamer leurs nouvelles démarches administratives dans les meilleurs délais. «Ceux qui n'ont pas encore eu leur carte sont appelés à se présenter entre le 20 décembre 2008 et le 9 janvier 2009 auprès de la circonscription des impôts dont ils relèvent pour la retirer», insiste le sous-directeur de la direction générale des impôts. Cette dernière a, en outre, indiqué que les contribuables qui ne disposent pas encore de leur NIF, une procédure instituée par les dispositions des articles 41 et 42 de la loi de finances 2006, auront la possibilité d'utiliser leurs anciennes cartes. Comment peut-on reconnaître une fraude en temps réel? «Une fois saisie à la Douane, l'information est disponible chez nous», assure M.Zikara. Interrogé sur des statistiques ou chiffres ayant trait à la fraude fiscale, un phénomène qui cause des pertes astronomiques au Trésor public, notre interlocuteur répond toujours à demi-mot. Cependant, des sources officielles du ministère du Commerce ont déjà levé le voile sur cette question. Elles ont révélé que le coût de la fraude fiscale dans les transactions commerciales en Algérie, est estimé à plus de 62,5 milliards de dollars. Pis encore, 477 importateurs ont été poursuivis en justice suite à des infractions et des opérations de fraude. Pas moins de 1189 containers ont été interdits d'accès aux ports algériens. Il y a lieu de relever, dans ce contexte, que l'activité de contrôle a connu une progression estimée à 7% par rapport à 2006.