Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé qu'il n'y voit pas d'inconvénient si tel est le voeu de la majorité des partis politiques. La Commission nationale politique de surveillance des élections serait-elle de retour? Le débat sur l'ex-commission de Saïd Bouchaïr, dissoute depuis les élections législatives de 2007, reste timide. Les partis politiques semblent très peu motivés. Certains se disent favorables et d'autres ne croient même pas à son efficacité, voire son utilité dans le déroulement du scrutin. Pourtant, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a laissé l'affaire entre les mains des partis. «Nous n'y voyons pas d'inconvénient si tel est le voeu de la majorité des partis politiques», avait-il précisé lors d'une conférence de presse organisée dernièrement à Oran. Les partis des l'Alliance présidentielle sont presque sur la même longueur d'onde. Le FLN, par la voix de son porte-parole, Saïd Bouhadja, n'est ni pour ni contre. «Nous ne sommes pas contre l'installation de cette commission», a déclaré M.Bouhadja. Peu convaincu de l'utilité de cette commission, M.Bouhadja dira: «C'est une perte d'argent». Le porte-parole du FLN a plutôt confiance en ses militants affirmant que son parti se réserve de s'inscrire dans cette démarche. «Nous n'avons pas peur de la fraude car nous sommes solidaires des autres partis», a-t-il déclaré précisant toutefois que «la loi électorale a mis fin à la fraude». La présence des observateurs internationaux démontre la volonté de l'Etat de garantir des élections transparentes. Selon M.Bouhadja, ceux qui crient à la fraude trouvent un alibi pour justifier leur échec. Le RND rejoint l'avis du FLN et se dit favorable à cette idée. Loin de revendiquer l'installation de cette commission, son porte-parole Miloud Chorfi n'y voit pas d'inconvénient. «C'est un plus pour garantir la transparence des élections», a soutenu M.Chorfi. Si les partis politiques veulent mettre en place cette commission, le parti de Ouyahia ne s'y opposera pas. Pour sa part, le MSP se distingue par rapport à ses partenaires de l'Alliance présidentielle. Même s'il ne le réclame pas à fond, le parti ne veut pas avoir affaire à n'importe quelle commission. «Nous sommes pour l'installation d' une commission efficace car elle permet de défendre les candidats et d'exposer tous les problèmes liés au déroulement des élections», a soutenu le président du conseil consultatif du parti, Abderahmane Saïdi. En plus clair: si c'est une commission pour une commission, cela ne sert à rien. «Il faut revoir les prérogatives et les procédures d'action», a-t-il suggéré. M.Saïdi a rappelé que le MSP a plaidé, lors des élections locales, pour l'installation de la commission de surveillance. S'expliquant sur son rôle, notre interlocuteur indique qu'elle apportera plus de transparence. «Il ne faut pas laisser des failles qui risquent de susciter une polémique», a insisté M.Saïdi. Le Front national algérien quant à lui, persiste et signe. «La commission est indispensable», a martelé son président Moussa Touati tout en avançant des conditions. «Il faut donner plus de prérogatives à cette commission», a-t-il insisté. Plus explicite, M.Touati pense que la commission doit être autonome et son président sera élu et non désigné par décret présidentiel. L'avis est partagé par le parti d'En Nahda. «Nous voulons bien que cette commission soit dotée de prérogatives et non pas une cellule de renseignements», a souligné un député du parti. Le RCD occulte complètement cette commission. «C'est une action secondaire», a déclaré son chargé de communication. Enfin, le scénario qu'a connu la commission, lors des législatives de 2007, aurait apparemment dissuadé les formations politiques.