Une augmentation de l'indemnité hospitalière variant de 15.000DA à 24.000DA a été proposée aux grévistes. Après plus de deux heures de débat, la décision a été «difficilement» prise. Les enseignants hospitalo-universitaires maintiennent leur grève illimitée. Deux propositions ont été dégagées, hier, lors de l'assemblée générale tenue au Cpmc ayant réuni la corporation et les membres du bureau des deux syndicats de la corporation: le Syndicat des professeurs et docents (Snpdsm) et celui des maîtres-assistants en sciences médicales (Snmasm). La première concernait la poursuite du mouvement de protestation jusqu'à la tenue, samedi prochain, d'une autre assemblée générale tandis que la seconde avait trait à la levée de la grève en renégociant avec les autorités de tutelle. La première option l'a emporté à l'unanimité. Pis, les grévistes ont donné leur aval pour rejoindre, le 17 janvier prochain, la grève décrétée des soins. Les syndicalistes sont venus, comme prévu, expliquer les résultats de la série de rencontres entamées depuis lundi dernier, avec Rachid Harraoubia et Saïd Barkat, respectivement ministre de l'Enseignement supérieur et ministre de la Santé. «La rencontre s'est déroulée dans une atmosphère extrêmement détendue. Le ministre Harraoubia s'est dit très conscient de la justesse de nos revendications et nous a déclaré aussi que le chef de l'Etat était favorable à nos doléances», a, d'emblée, souligné le Pr. Nacer Djidjli, secrétaire général du Snpdsm. Il annonce ainsi à l'assemblée qu'une augmentation de l'indemnité hospitalière a été proposée par la commission technique mixte et un avant-projet de décret sera élaboré à cet effet. «Elle a été multipliée par trois. Elle varie entre 15.000DA et 24.000DA», a précisé le Pr Djidjli. Et d'ajouter qu'un PV de réunion a été signé entre les différentes parties. Sur le régime indemnitaire, le syndicaliste a informé les présents que le ministre Harraoubia a affirmé que les négociations ne seront pas entamées avant la finalisation des autres statuts particuliers de la Fonction publique. «Il n'a proposé ni échéancier ni taux sur lequel on pourra discuter», a-t-il encore dit. Les protestataires ont, juste après l'exposé, réagi différemment. Certains rejetaient carrément l'augmentation et proposaient de maintenir la pression. «Le ministre dit que le président de la République est favorable à nos doléances.» «Pourquoi ne pas les prendre en charge alors?», a répliqué un intervenant. «Nous n'acceptons pas des miettes», a-t-il rétorqué en s'exprimant sur l'augmentation de l'indemnité hospitalière. «Il faut rester ferme. Il faut exiger un échéancier à la régularisation et subordonner la levée du débrayage à cet échéancier», lance un autre protestataire qui s'interroge sur la valeur juridique du PV. «Il nous a affirmé qu'il sera transmis au secrétariat de la chefferie du gouvernement dans un délai d'un mois», a répondu le Pr Djidjli. Une réponse contestée évidemment par les présents. D'autres ont accepté l'augmentation tout en proposant une «trêve» d'une semaine pour mieux clarifier la situation. Vers la fin, l'assemblée a voté pour la poursuite de la grève illimitée tout en continuant à prendre ce qui leur a été proposé comme augmentations. Les représentants des étudiants sont aussi intervenus pour exprimer leurs «préoccupations vis-à-vis de cette situation». «Tout en soutenant nos professeurs, nous souhaitons que cette grève cesse. Nous souhaitons aussi que vous prévoyiez un plan de rattrapage pour les étudiants». Une autre étudiante soutient: «Nous comprenons la situation mais nous refusons de subir ce mouvement» et d'ajouter, «nous refusons de passer les modules ratés à cause de la grève en dette ou de passer les examens ratés en rattrapage et nous demandons de débattre des moyens de rattraper ce retard». Les doléances des syndicats, membres de la coordination des syndicats autonomes, s'articulent autour du «respect et de la reconnaissance» des syndicats autonomes en tant que partenaires sociaux à part entière, la révision de la grille des salaires et du point indiciaire en rapport avec l'inflation galopante, l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire et un statut digne des professionnels de la santé.