Désemparés, les étudiants, tout en soutenant les revendications de leurs enseignants, se disent inquiets quant à leur avenir. La grève illimitée des hospitalo-universitaires se poursuit pour la deuxième semaine consécutive. Aucun compromis n'est trouvé pour régler le conflit opposant les syndicalistes aux autorités de tutelle. «Nous avons contacté les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur juste après l'assemblée générale que nous avons tenue, samedi dernier, pour les informer des décisions prises. A ce jour, aucune réponse, positive ou négative, ne nous est donnée», a déclaré, hier, à L'Expression le secrétaire général du Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales, le Pr Rachid Belhadj. Une commission de veille est installée par les syndicats, initiateurs du mouvement de protestation. Celle-ci est chargée de suivre l'évolution de la situation et de répondre à toute invitation des responsables des tutelles, a expliqué le Pr Belhadj. En attendant, tous les enseignants hospitalo-universitaires observent le débrayage à l'échelle nationale. «Il est vrai que nous avons eu une proposition d'augmentation de l'indemnité hospitalière, mais elle reste au stade de promesse. La corporation veut du concret», soutient le représentant syndical. L'augmentation de l'indemnité hospitalière proposée par la commission technique mixte et pour laquelle un avant-projet de décret sera élaboré, a été multipliée par trois, variant de 15.000DA à 24.000DA. Lors de l'assemblée générale de samedi dernier, les hospitalo-universitaires ont voté pour la poursuite de la grève ouverte qui a commencé le 3 janvier dernier. Les examens restent bloqués en raison de ce mouvement qui a touché également les cours, les travaux dirigés et les travaux pratiques de graduation et de post-graduation, les jurys du Dems, de maîtrise d'assistanat, de docentat, de professorat et de thèse. Les étudiants n'ont pas manqué d'exprimer leurs préoccupations et leurs inquiétudes face à cette situation: «Tout en soutenant nos professeurs, nous souhaitons que cette grève cesse. Nous souhaitons aussi que vous prévoyiez un plan de rattrapage pour les étudiants». Une autre étudiante de lancer: «Nous comprenons la situation mais nous refusons de subir ce mouvement» et d'ajouter, «nous refusons de passer les modules ratés à cause de la grève en dette ou de passer les examens ratés en rattrapage et nous demandons de débattre des moyens de rattraper ce retard.» A noter qu'une autre grève nationale d'une semaine est décrétée par les cinq syndicats de la santé. Prévue à partir du 17 janvier prochain, elle touchera toutes les activités de soins. Les doléances des syndicats, membres de la Coordination des syndicats autonomes, s'articulent autour du «respect et de la reconnaissance» des syndicats autonomes en tant que partenaires sociaux à part entière, la révision de la grille des salaires et du point indiciaire en rapport avec l'inflation galopante, l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire et un statut digne des professionnels de la santé.