La boucherie est loin d'être terminée, les chars israéliens s'apprêtent à entrer dans Ghaza-ville. Le nazisme n'a rien appris aux Israéliens. Au mépris de la communauté internationale et des règles humanitaires les plus élémentaires, l'armée israélienne continue son carnage à Ghaza. Au moins 917 Palestiniens, dont 277 enfants, ont été tués et plus de 4100 blessés. C'est carrément un drame humain qui est en train de se produire. Selon l'ONU, 25.000 personnes se sont réfugiées dans des centres d'accueil de fortune, installés dans des écoles ou des bâtiments de l'Unrwa à Ghaza où un million de personnes vivent sans électricité, 750 000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours. Israël frappera «d'une main de fer» à Ghaza aussi longtemps que les tirs de roquettes palestiniens se poursuivront, a menacé le Premier ministre israélien Ehud Olmert hier. «Nous voulons mettre fin à l'opération quand deux conditions seront remplies: la fin des tirs de roquettes et la fin du réarmement du Hamas», a-t-il affirmé lors d'une visite dans le sud d'Israël. La résistance ne baisse pas les bras. Le gouvernement du Hamas dans la bande de Ghaza a affirmé que la «victoire» était «plus proche que jamais» face à l'armée israélienne, qui mène une offensive meurtrière dans le territoire palestinien depuis le 27 décembre. «Nous affirmons à notre peuple que la victoire est désormais plus proche que jamais. L'ennemi tergiverse et ne sait pas comment faire face à votre résistance légendaire», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement Taher Al-Nouno. Devant ces atrocités insoutenables subies par le peuple palestinien, deux figurent emblématiques de la résistance française ont décidé de briser le mur du silence. Le mur de la honte. Celle que portent sur leur front Israël, les grandes puissances occidentales, les Etats-Unis d'Amérique, mais aussi les pays arabes incapables de réagir dès que l'Etat hébreu exhibe ses muscles. Des hommes et des femmes ont décidé de sauver l'honneur de la France. A leur tête Raymond Aubrac et Stéphane Hessel, grands résistants et défenseurs des droits de l'homme devant l'Eternel. Respectivement 95 et 92 ans. Deux hommes presque centenaires. Deux hommes qui portent en eux l'histoire d'une humanité qui a connu l'horreur: celle du nazisme qu'ils ont combattu. Deux hommes au passé irréprochable. Ils sont rejoints par des noms prestigieux. Les écrivains Régis Debray et Gilles Perrault. L'actrice Carole Bouquet. L'ancien président de l'ONG Médecins sans frontières, Rony Brauman. Les images d'enfants et de femmes palestiniens massacrés par l'armée israélienne, les ont sans aucun doute bouleversés mais surtout indignés. Leur appel s'appuie sur «le droit d'initiative humanitaire reconnu par la Convention de Genève, et déjà maintes fois mis en pratique par notre pays et qui autorise le chef de l'Etat à dépêcher un navire lorsque la situation sur le terrain l'exige», ont tenu à souligner les signataires du texte. La France aura-t-elle le courage et la volonté politique pour agir en faveur de la population martyrisée de Palestine? A moins qu'elle n'ait peur de froisser ses amis israéliens: Ehud Olmert, Ehud Barak et Tzipi Livni. Les bouchers de Ghaza. «Indépendamment du nombre de vies que ce navire pourra sauver, un tel geste témoignerait avec éclat, face à des opinions publiques ici et là qui en doutent de plus en plus, qu'un pays occidental n'a pas nécessairement deux poids, deux mesures quand il invoque le droit international et humanitaire», argumentent les signataires du texte adressé au président de la République française. Et pour témoigner de leur vision de paix souhaitée pour l'humanité et les deux rives de la Méditerranée à travers l'Union pour la Méditerranée, un projet cher à Nicolas Sarkozy, ils ont ajouté «Loin d'être un vain mot, il peut se traduire en temps de crise par des mesures concrètes de solidarité humaine.» Un voeu qu'aimerait voir se réaliser Stephane Hessel qui, du haut de ses 92 ans, il est né en 1917, reste un des derniers acteurs de la signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui a fêté ses 60 ans. «J'ai complètement changé ma perception des choses entre le moment où l'on a construit un pays pour les Juifs massacrés par les Allemands et le moment où l'on s'est aperçu que les dirigeants de ce pays, devenus eux-mêmes des colonisateurs et des occupants des terres arabes, se comportaient très mal vis-à-vis du droit international et des droits de l'homme», avait déclaré dans un entretien à un média français, Stephane Hessel.