Un protocole d'accord a été signé hier entre le Royaume-Uni et la fondation Déserts du monde. L'Algérie risque de perdre d'importantes ressources hydriques dans les années à venir, si elle ne prend pas en charge efficacement le problème de la désertification. Le gouvernement en est conscient. Il a, depuis l'année 2000, adopté une nouvelle stratégie basée sur le développement rural intégré, le reboisement et une politique d'appui et de soutien aux agriculteurs. Dans cette optique, le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme a pris en charge cette lourde tâche consistant à faire face au phénomène de la désertification. Dans ce cadre, un protocole d'accord entre le Royaume-Uni et la fondation Déserts du monde a été signé, hier, au siège de la fondation (Théâtre de verdure, Alger). Cet accord porte sur le reboisement de 3,5 ha au niveau de l'aire protégée de Tinerkouk, partie nord du Gourara à 80 kilomètres au nord-est de Timimoun, dans la wilaya d'Adrar. La cérémonie de signature s'est déroulée en présence de M.Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme et président de la fondation Déserts du monde et M.Andrew Hendersen, ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie. Ce dernier a remis à la fondation une contribution financière de l'ordre de 1.715.000DA destinée au financement de ce projet dont l'objectif est de lutter contre la désertification et l'ensablement du système oasien. A noter que ce projet s'inscrit dans le cadre du programme des Nations unies pour l'environnement sous la devise de «plantons un milliard d'arbres pour la planète». Le programme en question bénéficie du soutien du professeur Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la paix. Prenant la parole, Chérif Rahmani a mis l'accent sur «la nécessité d'impliquer le partenariat public-privé. Celui-ci doit se mobiliser pour protéger les espèces vivantes». Il a rappelé, dans ce sillage, la détermination de l'Algérie à renforcer son rôle de fervent protecteur de l'environnement. «L'Algérie préside pour 2 ans le groupe Afrique climat. Notre pays préside également le Conseil arabe de l'environnement pour 1 an. Nous voyons ainsi que cette menace de la désertification est prise en charge sur tous les plans», a-t-il souligné. Pour le ministre en charge du secteur, cette opération est l'outil de lutte le plus efficace car «un hectare d'arbres absorbe une tonne de CO2». Pour sa part, Andrew Henderson a indiqué «qu'on va planter 1400 arbres. Cela n'est pas une contribution mais ce n'est que le commencement. Nous allons visiter la région en compagnie de monsieur le ministre pour voir l'état d'avancement de ce projet». Reprenant la parole, le ministre en charge du dossier a déclaré «qu'un Centre national pour la diversité biologique et un village touristique des "ksour" seront mis en place pour créer des postes d'emploi». Sachant que la création d'une aire protégée dans cette région est plus que souhaitée, l'objectif est de préserver non seulement des éléments de la nature mais aussi des savoir-faire qui ont permis à l'homme de s'adapter à des conditions de vie très difficiles. Une aire protégée à Tinerkouk servira certainement à protéger la biodiversité, tout en investissant dans le renforcement des capacités en passant par une éducation environnementale qui reste à développer. La région de Tinerkouk est certes située en plein Sahara central, évoquant une aridité extrême, mais elle renferme des échantillons importants d'une nature peu extravagante mais diversifiée. L'aménagement d'un centre de développement des ressources biologiques ouvrira des perspectives nouvelles de promotion de la diversité biologique saharienne et des expériences humaines, notamment dans le domaine de la création de variétés et de modes culturaux. Le fonctionnement de ce centre, en synergie avec d'autres institutions, permettra de sauvegarder des espèces animales et végétales soit par la protection intégrale soit par le développement de leurs populations. Il en est de même pour la flore dont la révélation des divers usages qui peuvent en être faits, renforcera la valeur patrimoniale des différentes espèces.