Des centaines de milliers de citoyens américains venus de tous les Etats se pressaient hier pour assister à une prise de pouvoir hors normes. Dans la foule, un ancien marine est venu voir «l'espoir en marche» avec Obama Debout dans le froid dans une file d'attente interminable à l'angle de la 14e rue et de la rue F à Washington, Patrick Kearns, 47 ans, est venu de Charleston (Virginie Occidentale, est) pour voir «l'espoir en marche» au défilé d'investiture de Barack Obama. Il faisait hier -6°C, dans la capitale américaine. Ce marine était l'un des deux millions d'Américains venus assister à «l'intronisation» de leur nouveau «Messie». Donc, malgré un froid intense (-6° sous abri mais -13° en plein vent), des milliers de personnes n'ont pas hésité à endurer les pires conditions climatiques pour être aux premières loges pour l'investiture du premier président noir américain, bravant le froid pour assister à cette journée historique. Une longue journée que fut la journée d'hier, autant pour les citoyens américains que pour le premier d'entre eux qui attendait fébrilement de s'asseoir sur le fauteuil du Bureau Ovale. Le nouveau président accompagné de Mme Michelle Obama, vêtue d'une robe or pâle, qui sont venus saluer le couple présidentiel sortant, ont quitté la Maison-Blanche en compagnie de George W. Bush, qui a achevé ainsi huit années d'un mandat marqué par les attentats du 11 septembre 2001 et les invasions de l'Afghanistan et de l'Irak. Les deux hommes se sont rendus dans la même limousine au Capitole, où Barack Obama devait prêter serment une main sur la Bible d'Abraham Lincoln, son modèle en politique, prenant les rênes d'un pays aux prises avec une crise économique majeure. Il succède ainsi au président sortant George W.Bush qui a quitté la Maison-Blanche définitivement hier pour accompagner le nouveau hôte de la Maison- Blanche, Barack Obama, au Capitole où celui-ci a prêté serment et devient le premier président noir des Etats-Unis. Pendant ce temps, Washington envahie par une foule immense, jamais vue pour une investiture américaine, était en effervescence. Il est vrai que la cérémonie a été grandiose, d'autant que nombreux étaient les Américains, de toutes tendances, qui voient dans la présidence Obama l'ouverture d'un ère nouvelle pour les Etats-Unis. L'ancienne secrétaire d'Etat démocrate de Bill Clinton, Madeleine Albright, enthousiaste, résumait quelque peu le délire où se trouvait hier la capitale fédérale en déclarant «Je pense n'avoir jamais vu un jour où la communauté internationale attendait autant de l'élection d'un président américain.» Toutefois, tempérant cette ferveur qui s'est emparée des foules, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a indiqué «Barack Obama bénéficie d'un état de grâce mondial mais n'a pas de baguette magique pour résoudre tous les problèmes de l'Amérique, ni accessoirement les nôtres». Sans doute, mais en ce premier jour de présidence d'un chef d'Etat noir à la Maison-Blanche, les Américains veulent fêter comme il se doit ce grandiose événement et le monde en attente pour voir venir, donne acte à Barack Obama qui à fait du changement son leitmotiv.