La Chambre de commerce et d'industrie de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé, hier, une journée d'études sur la loi de finances 2009 au niveau de l'hôtel Lalla Khedidja. Devant une assistance composée d'acteurs du secteur économique et des consultants du monde de la finance, les intervenants ont abordé des thèmes relatifs à cette loi et ses répercussions sur les entreprises. Toutefois, l'importance de cette rencontre tient de la conjoncture actuelle, marquée par une grave crise financière mondiale. En effet, ces bouleversements qui secouent durement les milieux de la finance internationale ne seraient pas sans incidence sur l'économie nationale. La loi de finances 2009, pour une multitude de raisons, ne serait pas épargnée par cette vague de turbulences. Selon le directeur de la Chambre de commerce de Tizi Ouzou, cette rencontre entre les partenaires économiques et les experts de la finance a pour objectif d'informer quant aux nouveautés apportées par cette loi. Pour cet orateur, cela aidera, en premier lieu, à simplifier les relations entre les entreprises et l'administration fiscale. En deuxième lieu, ces communications visent à développer le partenariat entre les différents intervenants dans l'activité économique. Enfin, faciliter l'interprétation des lois en vigueur contribuera, sans nul doute, à redresser l'image de l'administration fiscale qui est, selon les intervenants, effrayante pour le commun des commerçants. Concernant la loi de finances 2009, l'avis général qui se dégage des interventions tendait vers un optimisme teinté de prudence. Contrairement au passé, cette année, la nouvelle loi vise d'abord la poursuite de la réduction, de la pression fiscale sur les partenaires économiques. Ensuite, parmi les nouveautés figurent d'un côté, des mesures visant le transfert de prérogatives vers les collectivités locales et de l'autre, la loi de finances 2009 apporte des innovations pour les commerçants et les entrepreneurs dans leur relation avec l'administration fiscale. En effet, ces derniers ont désormais jusqu'au 30 avril pour faire leurs déclarations fiscales. Il leur sera également permis de présenter des déclarations rectificatives. Dans son optique d'adaptation aux changements économiques internationaux, l'Etat poursuit sa démarche de réformes via cette loi. La lutte contre la fraude fiscale et le renforcement du dispositif d'aide à l'emploi de jeunes figurent aussi parmi les préoccupations des pouvoirs publics. Cependant, la réalité du terrain tend plutôt à démentir les prévisions optimistes. Elaborée sur la base d'un prix de référence de 37 dollars le baril de pétrole, la loi de finances 2409 prévoit une croissance économique de 4% et de 6% hors hydrocarbures, d'un côté, de l'autre, le taux de change du dinar est prévu à 65 DA pour un dollar. Mais, ces prévisions risquent d'être sérieusement perturbées. Comptant essentiellement sur les exportations d'hydrocarbures, l'impact des changements sur le marché international ne peut que se répercuter sur le budget de l'Etat. Certaines voix sont allées jusqu'à prévoir un déficit budgétaire vu les prix actuels du baril qui sont passés, hier, sous la barre des 35 dollars. Ainsi, dans ce cas de figure, ce sera incontestablement le Fonds national de régulation qui supportera les charges engendrées par ce manque à gagner. Enfin, avant que les spécialistes ne se prononcent, il est déjà de notoriété publique que les prix affichés du pétrole décident exclusivement de l'avenir de toute les lois de finances du pays. Les différentes fluctuations de ce marché, qui échappent à l'emprise de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), se répercutent, inévitablement, d'une manière négative sur la santé financière du pays. En tout état de cause, cette journée a eu au moins le mérite de mettre au clair les relations souvent conflictuelles entre les partenaires économiques et l'administration fiscale.