Les femmes sont les plus touchées par ce phénomène. En 2008, sur les 24 cas enregistrés 19 concernent des femmes. Serait-il possible que la vie dans nos villes et villages soit devenue insupportable, à telle enseigne que, homme, femme, jeune et moins jeune préfèrent se donner la mort plutôt que d'affronter les vicissitudes de la vie? Des questions, au demeurant, sans réponse. En effet, le suicide prend de plus en plus de l'ampleur. Ces dernières années, les chiffres parvenus des différentes régions du pays sont, le moins que l'on puisse dire, effarants. Et dans ce cas, la wilaya de Bouira semble ravir la vedette, en enregistrant un nombre considérable de suicides. Rien qu'en 2008, la wilaya de Bouira a enregistré 24 cas de suicide, et environ une trentaine de tentatives. Les femmes sont les plus touchées par ce phénomène, selon les services de la Gendarmerie nationale, lesquels ont avancé le chiffre de l9 femmes qui se sont donné la mort au cours de l'année 2008. Pour les tentatives de suicide, la gent féminine a, une fois encore battu le record durant la même période, puisque le nombre de cas recensés dépasse la vingtaine. Les suicidées ont toutes avalé des produits toxiques. Seul procédé, malheureusement, efficace pour en finir avec une vie pas très heureuse, ou pleine de déceptions. Toutes les tranches d'âge sont concernées. Elles vont de 15 à 50 ans. Mais la tranche la plus exposée, est celle de 15 à 25 ans. Dans ce bilan macabre, la commune d'El Hachimia, située à une quinzaine de kilomètres au sud du chef-lieu de Bouira, se taille la part du lion avec 7 cas de suicide, dont le dernier en date s'est produit à la veille du Nouvel An. Elle est suivie de près par la commune de Mesdour avec 4 cas. La vie n'a plus de sens ni d'attraits pour beaucoup de gens. Les raisons sont multiples. Se pendre, avaler des produits toxiques, se couper les veines, se jeter du haut d'un pont ou d'un immeuble, autant de procédés utilisés pour mettre fin à ses jours. Apparemment, tous les chemins mènent au suicide. Les conditions socioprofessionnelles dans lesquelles vivent des milliers de familles sont souvent citées comme alibi, sans pour autant convaincre. C'est pourquoi la prise en charge des personnes potentiellement suicidaires, doit être la préoccupation prioritaire des services concernés. Aussi, les autorités locales, la famille et la société, d'une manière générale, sont plus que jamais interpellées pour porter secours aux personnes sensibles. Le passage à l'acte est, selon des spécialistes en la matière, imprévisible. Surtout que le phénomène est en hausse ces dernières années. Depuis l'année 2000 à ce jour, la wilaya de Bouira a enregistré plus d'une centaine de cas de suicide, et l'année 2008 bat les records dans l'histoire de la région.