Pour la seule année en cours, la Gendarmerie nationale fait état de 136 suicidés dont 24 femmes. Quelque 3709 cas de suicide ont été recensés durant les douze dernières années, de 1993 à 2005. Ce chiffre effarant à plus d'un titre totalise 2785 hommes et 924 femmes qui se sont donné volontairement la mort. Pas moins de 1 420 tentatives de suicide ont été également enregistrées au cours de la même période évoquée. «D'après les statistiques étudiées l'on peut dire, affirme-t-on du côté de la Gendarmerie nationale, que ce phénomène a pris de l'ampleur et est devenu inquiétant». Pour la seule année en cours, la Gendarmerie nationale fait état de 136 cas de suicide dont 24 femmes. La plupart de ces victimes sont des célibataires, tient-on à préciser. Au niveau de la Gendarmerie nationale, ce fléau a notamment été traité par tranche d'âge. Il ressort de ce traitement que le taux de suicide est plus élevé chez les jeunes entre 18 et 40 ans avec quelque 2974 cas constatés, soit plus de 50%. Chez les moins de 18 ans, on a constaté 24 cas en 2004 et une dizaine depuis le début de l'année en cours. En outre, les personnes qui se suicident appartiennent à différentes couches de la société algérienne, ce phénomène touche beaucoup plus les personnes sans profession (63%), les fonctionnaires (11%), les activités libérales (8%) et les étudiants (6%). D'autre part, notons qu'un pourcentage de 70% des suicides enregistrés en Algérie entre 1993 à nos jours, ont été exécutés au moyen de la pendaison. Les 30% restants l'ont été soit par empoisonnement soit par utilisation d'armes à feu où d'armes blanches ou par le recours aux noyades et aux chutes. S'agissant des causes ayant entraîné les actions de suicide, celles-ci ont toujours été ignorées du fait notamment qu'un tel acte est considéré contraire à l'islam et aux traditions. Néanmoins, parmi les principales raisons, l'on évoque entre autres les troubles mentaux impliquant une rupture avec le réel, les troubles psychotiques ou de névrose n'impliquant pas nécessairement une rupture avec le réel mais rendent la vie pénible et insupportable, comme les phobies et les troubles obsessionnels compulsifs. Autres facteurs pouvant conduire droit au suicide, il s'agit de la dépression nerveuse qui est une mélancolie persistante et profonde sans raison apparente pouvant s'accompagner de divers symptômes tels que la perte du sommeil et l'inactivité. Il s'agit également du désespoir qui est caractérisé par la détresse et l'angoisse éprouvées dans une situation difficile ou dangereuse vécue. Cependant et d'une manière générale, l'ampleur qu'a pris le fléau du suicide en Algérie est due essentiellement aux changements socio-économiques qu'a connus la famille algérienne et ayant laissé des séquelles apparentes sur la structure de la société. Les effets de ces changements ont été accentués par la barbarie terroriste qui a profondément traumatisé les Algériens dans leur totalité.