Des failles sont constatées au niveau des agences de l'emploi en Algérie. L'Algérie s'efforce de réduire son taux de chômage à 8% à l'orée 2010. Pour relever ce défi, l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et son homologue, le Service public de l'emploi suédois (Spes) ont procédé à la signature d'un protocole d'accord portant sur l'amélioration du travail des agences de l'emploi en Algérie. La cérémonie de signature a eu lieu, hier, au siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale à Alger. L'Algérie va bénéficier, par le biais de cet accord, de l'expérience suédoise, notamment en matière de chômage de longue durée et des personnes handicapées. «Nous avons des failles au niveau des agences de l'emploi. Jusqu'à présent nous n'avons pas de statistiques exactes et des données fiables concernant le chômage et le nombre des chômeurs en Algérie», a déclaré la directrice de l'Anem, Mme Aziza Chibane. A souligner que les demandes d'emploi enregistrées au niveau de l'Anem, avoisinent les 900.000 à fin 2008. Un stock qui devrait être épuisé grâce au dispositif d'Aide à l'insertion professionnelle (Daip). Celui-ci prévoit le placement de 400.000 jeunes primo-demandeurs d'emplois annuellement, selon le ministère de tutelle. «En parallèle, des enquêtes trimestrielles sur l'emploi et le chômage sont effectuées actuellement par l'Institut national du travail (INT) dans le but de disposer, à partir de cette année, d'une banque de données et un suivi régulier de toutes les fluctuations et les phénomènes qui affectent le domaine», a indiqué pour sa part, le directeur général de l'emploi au niveau du ministère concerné, M.Saïd Anane. Et de poursuivre: «Cet accord de partenariat algéro-suédois va nous aider à moderniser les agences de l'emploi. Le gouvernement disposera d'une banque de données, et d'un tableau de bord qui lui permettront d'ajuster les politiques au jour le jour.» Le projet de coopération algéro-suédois comporte deux grands axes: d'abord un projet de coopération régionale avec la participation des pays du Maghreb (Algérie-Maroc-Tunisie) et le Service public de l'emploi suédois (Spes), portant sur des séminaires qui seront organisés dans chaque pays. Les thèmes traiteront de l'intermédiation par le biais des services Internet, le recueil et l'analyse des données sur le marché du travail ainsi que l'assistance aux populations vulnérables (chômeurs de longue durée, personnes handicapées...) Le deuxième axe est celui du projet de coopération bilatérale entre l'Anem et le Spes. Il comporte deux actions s'étalant sur deux années à compter de cette année. Il aura deux actions principales relatives au développement des méthodes pour l'analyse des données du marché de l'emploi ainsi que le développement des méthodes d'intermédiation et services à distance. Pour rappel, et selon un rapport du gouvernement, la plus grande masse des chômeurs en Algérie est celle des jeunes: plus de 80% des chômeurs ont moins de 30 ans, les 2/3 des chômeurs sont des primo-demandeurs d'emploi, c'est-à-dire sans aucune expérience professionnelle. Il s'agit d'un chômage d'insertion qui traduit un phénomène grave d'exclusion sociale. Le chômage touche principalement les non qualifiés: près de 1 million de chômeurs ont un niveau scolaire moyen et près de 73% des chômeurs n'ont aucune qualification. Le chômage des diplômés de l'enseignement supérieur tend à progresser. La raison est bien claire: l'Université algérienne offre des chômeurs, avec une formation purement académique et donc non professionnelle. Enfin, le chômage est beaucoup plus élevé chez les catégories sociales défavorisées. Selon des analystes, le chômage des jeunes est aussi l'une des principales causes de la hausse de la criminalité en Algérie. Sans oublier le suicide des jeunes. Rien que dans la région de la Kabylie 1 jeune se suicide tous les 10 jours: effrayant et frustrant.