Photo : Archives Par Samir Azzoug «Avec les données dont on dispose actuellement, nous nous attendons à un bilan exceptionnel pour l'année 2008. On va faire encore baisser le taux de chômage», déclarait, hier, M. Saïd Anan, secrétaire général du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en marge de la signature d'un protocole entre l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et son homologue le Service public de l'emploi suédois. En attendant les résultats de l'enquête nationale sur l'emploi 2008, le responsable assure qu'en matière de création d'emplois, les prévisions pour l'année écoulée (création de 400 000 emplois) seront certainement dépassées. Comme arguments, M. Anan explique que, pour l'Anem et ses corollaires uniquement, «plus de 350 000 emplois et près de 400 000 emplois» ont été créés en 2008 «sans inclure les autres secteurs qui ne dépendent pas de l'agence, comme celui de l'agriculture ou de la solidarité nationale», poursuit-il. Sans donner plus de précisions, l'enquête étant en cours, le SG du ministère en charge du dossier affichait un enthousiasme sans ambages quant à l'efficacité des différents programmes et stratégies de lutte contre le chômage. «Avec ces données et les prévisions pour l'année en cours, le taux de chômage passera vraisemblablement sous la barre des 10% à la fin 2009 (contre 11,8 en 2007).» Rappelant que, depuis l'an 2000, le rythme de création d'emplois en Algérie représente une moyenne de 6,6% par an, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, affirmait en mai dernier que le nouveau dispositif de promotion de l'emploi (s'étalant de 2009 à 2013 et bénéficiant d'une enveloppe de 42,5 milliards de dinars) vise la création de 185 000 emplois sur les 400 000 prévus par la stratégie globale de lutte contre le chômage. Notons que 70% de demandeurs d'emploi sont des primo-demandeurs auxquels s'ajoutent chaque année 300 000 nouveaux inscrits. De son côté, le Conseil national économique et social (CNES) dans ses différentes études déplore le fait que 90% des postes créés soient des emplois d'attente et le taux de permanisation n'excède pas 12%. Revenant sur l'accord de coopération bilatéral entre l'Anem et le Service public de l'emploi suédois, qui entre dans le programme de modernisation et du développement du secteur de l'emploi, la directrice générale de l'Anem, Mme Aziza Chibane, définit deux axes primordiaux, à savoir le développement des méthodes pour l'analyse des données du marché de l'emploi et le développement des méthodes d'intermédiations et des services à distance. Le choix de la Suède dans ce sens n'est pas fortuit car, explique l'intervenante, ce pays est l'un des leaders en Europe en matière de lutte contre le chômage avec un taux n'excédant pas les 5%. «Il y a un programme de modernisation pour l'Anem, et avec la signature de cet accord, le processus continue. Cette agence doit devenir moderne et de niveau international en 2009. Cette modernité se caractérise par la célérité des traitements des offres, de meilleures prestations et une présence dans tous les domaines et toutes les régions», explique M. Anan. Un autre projet de coopération algéro-suédois, régional cette fois, incluant le Maroc et la Tunisie, porte sur l'organisation de séminaires dont les thèmes (intermédiation par le biais de services Internet, recueil et analyse des données sur le marché du travail et assistance aux populations vulnérables) visent à garantir une formation pour les formateurs. Plusieurs autres actions de coopération bilatérale sont à noter, telles que la convention de coopération algéro-française (Anem-Anpe), le projet algéro-espagnol, le projet de coopération entre le Bureau international du travail (BIT) et le ministère du Travail, et entre le ministère du Travail et la Commission européenne (en cours de suivi).