29 kilos de kif traité ont été rejetés, dimanche, par les vagues à la plage Seloum et récupérés par une patrouille des hommes verts de la brigade territoriale de Terga. Des quantités énormes de kif sont saisies par les corps sécuritaires spécialisés. Plusieurs wilayas sont concernées. Cependant, Aïn Témouchent tend à se tailler la part du lion. Les bilans rendus publics au courant des deux dernières semaines, démontrent que le phénomène va crescendo. 29 kilos de kif traité ont été rejetés, dimanche, par les vagues à la plage Seloum et récupérés par une patrouille de la brigade territoriale de Terga, précise un communiqué du commandement de la Gendarmerie nationale. Un autre sac de 30 kilos de cette substance prohibée a été récupéré durant la même journée. Les tuniques vertes n'ont pu traquer la pègre, lorsque les «colis» sont ainsi expédiés aux bons soins de la mer chargée de les mener à bon port. Il est, à tout le moins, difficile de remonter ainsi des pistes quand des «colis» venus de nulle part échouent sur les plages. De par sa proximité avec la frontière marocaine, Aïn Témouchent est aujourd'hui un «pont» facilitant l'entrée de ces quantités de kif et autres substances en Algérie. La wilaya sert également de point de transit pour des milliers d'Algériens candidats à l'immigration clandestine ou la «harga». D'ailleurs, le phénomène de la harga a vu le jour dans cette wilaya qui dispose de 80km de côtes dans leur grande majorité désertes et peu peuplées. Elle est ainsi devenue l'un des principaux points d'embarquement des clandestins à destination de l'Espagne. Aussi, devant l'ampleur prise par ces deux phénomènes, notamment à Aïn Témouchent, on se demande pourquoi les pouvoirs publics tardent à intervenir, alors même que l'échouement des «colis» de kif est devenu quasi régulier, comme en témoignent les communiqués de la Gendarmerie nationale. Le constat est là. Si la wilaya de Aïn Témouchent s'illustre par ces tristes exploits des trafiquants et de candidats à la «harga», deux phénomènes récurrents, c'est, estiment des observateurs, parce que la wilaya est la moins surveillée du pays. La côte témouchentoise a cette particularité de ne pas être urbanisée, ce qui laisse des kilomètres de plages sans contrôle sécuritaire. A l'exclusion de Beni Saf, il n'existe pas de ports importants dans la wilaya composée de petites villes et villages. La wilaya de Aïn Témouchent a, en fait, tout pour devenir un pôle touristique avec ses plages au sable fin, comme à Bouzedjar, en contribuant au développement de cette région du pays. Cependant, elle représente aujourd'hui une véritable menace. Celle-ci est justifiée par les chiffres et statistiques rendus publics par la gendarmerie, ces dernières années. En 2007, plus de 650 Marocains, rentrés de manière illégale sur le territoire national, ont été arrêtés dans cette wilaya. Nombre d'entre eux ont été identifiés comme des narcotrafiquants. Selon le commandant de la Gendarmerie nationale de Aïn Témouchent, les immigrés marocains sont venus des régions de Ahfir, Oujda, Fès, Meknès et Marrakech en vue d'obtenir du travail. Par ailleurs, il convient de rappeler que la Gendarmerie nationale a signalé, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, que les brigades opérant dans les wilayas du littoral ouest du pays (Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran et Mostaganem) ont récupéré, au cours de la période allant du 8 au 24 janvier courant, plus de 3 quintaux de kif traité.