Il justifie son retrait de la JSMB par une gestion catastrophique de notre football. Les mauvais résultats techniques de la JSM Béjaïa, l'élimination en Coupe d'Algérie et la dernière défaite en championnat face à l'USM Alger, ont poussé le coach des Vert et Rouge, Djamel Menad, à jeter l'éponge et à se retirer, définitivement, de la gestion technique du club. Outré par la gestion du football national dans tous ses volets, notamment dans celui de l'arbitrage et celui de la programmation, le désormais ex-entraîneur des Vert et Rouge béjaoui se déclare «démoralisé». A noter que les dirigeants du club béjaoui ont dépêché une délégation pour le faire revenir sur sa décision. L'Expression: Qu'est-ce qui vous a poussé à démissionner? D. Menad: Je suis dégoûté. Je ne peux plus assumer ma tâche d'entraîneur en chef de la JSMB. Je n'ai ni le moral, ni l'envie, ni la motivation pour continuer. Je suis quelqu'un qui aime beaucoup son métier. Je ne le fais pas à défaut de trouver autre chose. Est-ce que c'est juste une déclaration à chaud, ou plutôt une décision réfléchie? Pas du tout. Vous savez que je suis revenu sur cette même décision plusieurs fois. Cette fois, j'en ai eu plus qu'il n'en faut. La dose prescrite est dépassée et de loin. Je ne suis pas du tout hypocrite, ma décision est prise dans l'intérêt de tout le monde, le club en premier. Qu'est-ce qu'on peut faire de quelqu'un qui a perdu son âme, touché dans son amour-propre. Je me sens comme quelqu'un qu'on aurait dévitalisé. Les mauvais résultats successifs sont-ils pour quelque chose? Ils sont pour beaucoup de choses même, notamment la dernière défaite et l'élimination en Coupe d'Algérie. Ces deux résultats m'ont renforcé davantage sur mes appréhensions sur la gestion du football national notamment dans son volet de la programmation et celui de l'arbitrage. A vous entendre, on peut déduire que votre décision est irrévocable. Dans ma tête tout est clair. Par respect à la famille des Vert et Rouge à sa tête les frères Tiab, et étant lié par un contrat, d'abord moral, ensuite matériel, je dois m'entretenir avec le président de section, Zahir Tiab pour m'expliquer et avancer les arguments qui m'ont poussé à réagir de la sorte. Je me retire définitivement de la gestion technique des clubs et déclare mon retrait des affaires du championnat. Si vous quittez la JSMB, allez-vous faire l'impasse sur le football national? Je ne quitte pas la JSMB pour rejoindre un autre club. Je quitte la gestion technique des clubs et du championnat national. Je suis dégoûté de la manière dont est géré le football national dans tous ses volets. Je me vois plutôt comme formateur. Je vais me consacrer uniquement à la formation. Je me vois plus utile dans ce créneau. Qu'est-ce qui pourrait vous faire changer de décision? Franchement, il m'étonnerait fort que je revienne sur ma position. Je ne peux plus assumer la tâche d'entraîneur. Je me sens comme un corps sans âme. Je suis touché au plus profond de mon âme. Nous assistons à une recrudescence de la violence dans les stades. Quel est votre commentaire sur ce fléau? Ecoutez, c'est un fléau certes, mais il ne peut y avoir de fumée sans feu. Il faut en rechercher la cause. Je l'ai toujours déclaré et je l'ai même assumé à maintes reprises, l'arbitrage est, désormais, la cause principale et essentielle de cette violence. Il ne faut pas blâmer, uniquement, les supporters en les rendant seuls responsables. Quelles que soient les thérapies qu'on apportera, elles seront sans efficacité sans un assainissement de l'arbitrage et des structures de gestion de notre football. Quel est votre dernier mot, pour conclure? Je ne quitte pas la barre technique de gaieté de coeur. Je me sens blessé et touché dans mon amour-propre. Je ne peux cautionner la dérive de notre football. Je tiens à m'excuser auprès de tous ceux qui m'ont soutenu dans les moments difficiles. Je souhaite bon courage à la JSMB, son équipe dirigeante, son staff technique et ses joueurs.