Les services des Douanes n'agissent qu'une fois alertés par le propriétaire d'une quelconque marque. Même si elle consacre une enveloppe dépassant le 1,1 milliard de dollars pour ses importations de médicaments, l'Algérie n'encourt pas un grand danger de contrefaçon. «La contrefaçon des médicaments et produits pharmaceutiques ne mérite pas d'être signalée...la dernière saisie remonte à 2006...», a déclaré hier M.Medjber, directeur de lutte contre la contrefaçon au niveau des Douanes lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale. Ainsi, par ce tableau reluisant qu'il établit, ce responsable vient de démentir toute information faisant état de consommation de médicaments contrefaits par des malades algériens. Seulement, l'évolution du marché pharmaceutique mondial, en ce qui concerne notamment les produits génériques tirés essentiellement par les pays émergents, favorise la reproduction frauduleuse de ses produits. A cet effet, un contrôle infaillible doit être assuré pour éviter toute fraude. Dans le cas contraire, la santé du citoyen est mise en jeu. Si, à titre d'exemple, les produits cosmétiques ne sont pas touchés par ce phénomène gravissime de la contrefaçon, c'est parce que les responsables concernés se rapprochent de l'administration douanière dès qu'un soupçon est constaté au niveau du marché. «On ne peut agir qu'une fois que les propriétaires d'une marque quelconque alertent notre administration...», explique l'invité de la Radio. Ainsi, il renvoie la balle dans le camp des propriétaires de différentes marques en les appelant à se rapprocher des Douanes pour préserver le produit commercialisé. M.Medjber attire également leur attention dans un contexte juridique. «C'est aux propriétaires d'ester en justice le trafiquant», précise-t-il. Et de révéler qu'une attention particulière est accordée à certains pays comme la Chine, connue pour être leader en contrefaçon. Le même constat a été établi quant aux médicaments. «Aucune réclamation de médicaments contrefaits n'est parvenue à nos services. Même le ministère de la Santé n'a jamais signalé quoi que ce soit», précise M.Medjber. Concernant l'introduction de la carte d'identification fiscale (NIF), le responsable douanier a précisé qu'elle permettra inévitablement de diminuer toute forme de fraude et de canaliser l'informel. Les Douanes ont-elles les moyens de contrôler la contrefaçon? Sans tergiverser, M.Medjber a affirmé que l'institution dont il fait partie dispose des moyens légaux efficaces permettant ce contrôle, «après l'amendement de certains articles». L'institution gérée par M.Boudarbala dispose, selon l'invité de la Radio, d'une nouvelle direction de la lutte contre la contrefaçon et elle compte sur une meilleure formation de ses agents. En données chiffrées, M.Medjber a précisé que plus de 2 millions d'articles contrefaits ont été saisis en 2007 contre 1,5 million l'année précédente.