Sur quelle base le futur gouvernement, une fois installé, compte-t-il s'appuyer pour régler ce problème? A se fier à des sources informées crédibles, le casse-tête kabyle pourrait connaître dans les jours qui suivront l'installation du gouvernement une initiative majeure et importante de la part des pouvoirs publics. Celle-ci consisterait à baliser la voie d'une nouvelle étape de dialogue entre les représentants des ârchs ou leurs délégués et ceux du gouvernement. Cette évolution interviendrait, toujours selon ces sources, à la suite des développements qu'a connus la région au lendemain des récentes élections législatives ou la question des ârchs s'est trouvée dans une impasse pour ne pas dire sans perspectives politiques. Dans ce cadre, le chef de l'Exécutif compte trouver une sortie honorable pour toutes les parties d'ici à un mois, d'autant qu'il a déjà donné le ton lors de sa conférence de presse tenue à l'issue des résultats du scrutin du mois dernier, en déclarant que le règlement de la crise kabyle sera la priorité des priorités de son prochain cabinet. Concrètement, comment cette nouvelle orientation du dossier va-t-elle se traduire sur le terrain? D'abord, il s'agit de réunir les conditions pour créer un climat de sérénité et de calme à même de rapprocher les points de vue des uns et des autres. Dans cette optique et en complément à cette initiative, le Président de la République prononcerait à l'occasion des célébrations du 40e anniversaire de l'indépendance, le 5-Juillet des mesures de grâce au profit des personnes arrêtées ou poursuivies devant la justice. Ces sources indiquent, aussi, qu'un arrêt des poursuites judiciaires contre les personnes arrêtées serait accompagnés de la fin de la campagne d'arrestations visant les délégués des ârchs et leurs éléments. Il s'agira aussi d'accélérer les procédures d'indemnisation des victimes touchées durant ces événements de Kabylie, annoncées d'ailleurs, lors du discours du Chef de l'Etat sur la constitutionnalité de tamazight le 12 mars dernier. Bref, le dialogue portera sur tous les points contenus dans la plate-forme d'El-Kseur, notamment sur le volet relatif au retrait des gendarmes des points chauds de la Kabylie et sur celui inhérent au fameux plan de développement économique régional de la Kabylie (1 milliard de dollars), initié dans le vaste programme de relance économique lancé il y a plus d'une année par le Président Bouteflika. Autrement dit, le 5 juillet prochain pourrait être le point de départ d'un nouveau round de négociations ou tout au moins d'approches de la crise entre les ârchs et le pouvoir, et Abrika et ses proches recevront des émissaires du nouveau gouvernement avec lesquels ils pourront tracer l'esquisse d'une nouvelle situation plus détendue. Pour ce faire, nos sources ont laissé entendre que M.Ali Benflis aurait reçu le feu vert nécessaire pour gérer directement le dossier, piloté jusqu'à présent par le ministre de l'Intérieur Noureddine Zerhouni. Quoi qu'il en soit, et de l'avis de tous les observateurs de ce dossier, Ali Benflis doit avoir, au cas où ces informations se confirmeraient, beaucoup d'imagination pour réunir les éléments nécessaires (humains) à un passage de courant réussi entre les ârchs et les représentants du pouvoir. L'objectif étant de trouver une solution rapide et crédible à cette crise qui a tant duré, c'est-à-dire instaurer une paix définitive en Kabylie. S'il y réussit, ce sera alors son deuxième pari gagné après son triomphe électoral aux récentes législatives.