Les Auriverde ont la route libre pour un cinquième titre. Trois anciens champions du monde, la France, l'Uruguay et l'Argentine, pesant ensemble cinq trophées, viennent de faire les frais de la nouvelle vague du football moderne. Après l'élimination du champion en titre, la France, par l'Uruguay, c'est au tour d'un ancien champion du monde de plier bagages. Un tel scénario ne s'est jamais vu en 72 ans d'histoire de l'épreuve la plus médiatisée après les Jeux olympiques. C'est la première fois que trois anciens vainqueurs du trophée sont éliminés dès le premier tour de cette compétition. Déjà, mardi, le champion du monde en titre a été renvoyé du tournoi avec un triste record, celui de ne pas avoir marqué le moindre but en 270 minutes de jeu tout comme l'Uruguay, victorieux en 1930 et 1950, qui termine le tournoi sans la moindre victoire, mais qui a fait trembler les filets adverses à 4 reprises. En concédant un nul à la Suède, l'Argentine, championne du monde en 1978 et 1986, déjà battue par l'Angleterre est également éliminée. Pour la première fois depuis 1990, tous les champions du monde du passé étaient présents au Mondial en Corée du Sud et au Japon. De ce fait le Brésil, l'Angleterre, les deux pays scandinaves, la Suède et le Danemark, l'Allemagne se positionnent en favori en puissance. Jusqu'à présent, deux fois deux ex-champions du monde avaient dû quitter le Mondial à l'issue du premier tour. En 1962, l'Italie, victorieuse en 1934 et 1938, avait été renvoyée de même que l'Uruguay prématurément. Quatre ans plus tard, le même sort était réservé au Brésil, champion du monde en 1958 et 1962 et de nouveau à l'Italie. Cette dernière joue aujourd'hui sa tête face au Mexique et, indirectement, contre la Croatie, voire l'Equateur. Pour la Squadra, seule la victoire sera suffisante, sauf à jouer avec ses nerfs et risquer une finale aléatoire à l'aveuglette. Une Italie qui n'a pas encore assuré son sésame alors que l'Angleterre sauvait sa tête grâce à un nul de raison face au Nigeria. Les Super-Eagles qui n'ont plus que le nom ont largement déçu leurs fans. Eux qui ont tous misé sur une éventuelle qualification. Le Nigeria rejoint l'autre représentant africain, le Cameroun dans lequel tout un continent avait placé ses espoirs de faire mieux qu'en 1994 quand il avait atteint les quarts de finale. Les Bafana-Bafana même s'ils ne sont pas passés au second tour n'auront pas démérité au vu de l'excellent jeu fourni. Ils ont échoué in extremis devant les Espagnols. Mais, et il y a toujours un mais, heureusement il y a le Sénégal pour sauver la face. Le Sénégal, héros inattendu de l'Afrique, a pris la relève des Camerounais, des Nigérians et des Marocains en se qualifiant pour les huitièmes de finale du Mondial-2002, et entretenu l'espoir d'un avenir brillant pour le football du continent. Les Lions de la Teranga, dont le palmarès ne comporte qu'une finale de Coupe d'Afrique des nations, ont perpétué la tradition initiée par le Maroc en 1986, d'envoyer un Africain au 2e tour du Mondial. Mais cette qualification, peut-être plus que les précédentes, est une promesse pour le football africain qui compte organiser le Mondial 2010 en terre de Nelson Mandela. Le Sénégal a rejoint mardi le Maroc, le Cameroun et le Nigeria dans le club fermé des pays africains ayant réussi à se qualifier dans les matches de poule d'un Mondial de football, une tradition cependant régulièrement respectée depuis les Marocains en 1986. Premiers de leur groupe qui comprenait l'Angleterre, la Pologne et le Portugal, les partenaires de Krimau avaient donné du fil à retordre aux Allemands en huitièmes de finale (1-0). Les Lions indomptables du Cameroun ont, jusqu'à présent, réussi la meilleure performance. En 1990, après avoir terminé premiers de leur groupe avec notamment une victoire face aux champions du monde argentins (1-0), ils avaient éliminé la Colombie en huitièmes (2-1 a.p.). En quarts, la bande de Roger Milla ne s'était inclinée face aux Anglais qu'en prolongation (3-2), sur un penalty de Gary Lineker, après avoir mené 2 à 1. En 1994 et 1998, le Nigeria avait pris le relais. Aux Etats-Unis, les Eagles avaient créé la surprise en passant au détriment des Argentins avant d'être difficilement sortis par l'Italie en huitièmes (2-1 a.p.). En France, impressionnants vainqueurs de l'Espagne en poule, ils s'étaient inexplicablement écroulés en huitièmes contre le Danemark (1-4). L'Egypte avait été le premier pays du continent à participer à une Coupe du monde en 1934, s'inclinant dès son premier match face à la Hongrie (4-2). Il avait ensuite fallu attendre le Maroc en 1970 pour retrouver un Africain au Mondial. Le Zaïre (désormais RD du Congo) a connu un Mondial cauchemardesque en 1974, encaissant 14 buts sans en marquer, et concédant, face à la Yougoslavie, une des trois plus lourdes défaites de l'histoire de la compétition (9-0). En 1978, la Tunisie avait échoué à la troisième place malgré une victoire contre le Mexique et un nul arraché à la RFA, tandis qu'en 1982, le Cameroun, ex aequo avec l'Italie après trois nuls, n'avait été éliminé qu'au nombre de buts marqués. Durant ce Mondial espagnol, l'Algérie aurait pu se qualifier si la RFA et l'Autriche ne s'étaient, à l'évidence, arrangées pour se partager les points, ce qui éliminait les Maghrébins. Depuis ce scandale, les derniers matches de poule se jouent à la même heure.