«Les partis sont libres de soutenir le pouvoir. Nous respectons leur choix (...).» Le Front des forces socialistes ne participera pas à l'élection présidentielle d'avril prochain. L'annonce en a été faite hier soir par Karim Tabbou, secrétaire général du parti, lors de la tenue de son conseil national ce week-end. «Aujourd'hui le boycott du scrutin d'avril 2009 est un acte révolutionnaire», a affirmé le responsable de la formation de Hocine Aït Ahmed, une position, le boycot, rapportée d'ailleurs par l'APS. «Le peuple algérien veut un changement et est prêt à se réinvestir dans le politique. Il est dans l'attente et la recherche d'un projet alternatif et mobilisateur (...)», a ajouté M.Tabbou à la même occasion. Le secrétaire national n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur le pouvoir et dire que ce dernier «veut exterminer le politique dans ce pays». Le plus vieux parti d'opposition réédite, ainsi, la position qu'on lui a connue depuis 2002 relativement aux élections législatives et présidentielle. Affirmant ne rien attendre de la prochaine présidentielle tant «la politique actuelle n'a d'autre objectif que la négation du politique», Karim Tabbou explique qu'«il n'y a eu aucun signal allant dans le sens d'une ouverture d'horizons nouveaux». C'est pour cela que «tout le programme du parti, tracé sur une année, a été élaboré en dehors de la fièvre électorale». Pourquoi le boycott? «Nous appelons au boycott car le peuple algérien n'exprime aucun intérêt pour cette élection et cela malgré la propagande officielle et la mobilisation par le pouvoir des moyens financiers, médiatiques et administratifs colossaux», a-t-il indiqué. Au sein de ce parti politique, les véritables enjeux aujourd'hui «sont le retour et la réhabilitation du politique, la mise en place d'un régime démocratique, la mise en oeuvre d'une stratégie capable de réunir les facteurs internes et externes indispensables à la concrétisation de ce changement», a souligné M.Tabbou. Pour le FFS, «il ne s'agit pas de réaliser le consensus populiste mais de travailler dans la transparence avec les véritables forces du changement». Au sujet de certains partis qui s'apprêtent a participer à cette élection présidentielle, Tabbou déclare: «Les partis sont libres de soutenir le pouvoir. Nous respectons leur choix, mais ce que nous condamnons et dénonçons c'est l'escroquerie politique, en tentant d'avoir un pied dans le système et un autre dans l'opposition.» Enfin, il dénonce ce qu'il qualifie de négociation purement monétaire du «combien ça coûte» que négocient certains postulants à cette élection.