Les travailleurs de la société privée de gardiennage engagée pour assurer la sécurité dans la cité universitaire de Boukhalfa, ont organisé une action de protestation pour demander le maintien de leurs postes. Dans la matinée d'hier, ils ont barricadé la route menant vers cet établissement pour manifester leur mécontentement quant à la situation d'incertitude qui menace leurs emplois. En effet, quelques semaines après leur prise de fonction, les étudiants ont fait savoir, par de multiples actions, leur refus de l'engagement de cette société. Ils qualifieront l'installation de cette société de gardiennage de début implicite de privatisation de l'université algérienne. Ainsi et suite à de nombreuses journées de grève et de rassemblements estudiantins, les responsables de l'université ont gelé cette initiative. Selon des sources proches, aucun contrat effectif n'aurait été signé entre les pouvoirs publics et la société privée. C'est juste une convention limitée dans le temps, avant de trouver une solution définitive à l'insécurité qui a gagné les campus, essentiellement à Boukhalfa. Cependant, les travailleurs qui ont perturbé la circulation, hier matin, sur cet axe routier fréquenté par les automobilistes et la flotte de transport universitaire, ont exprimé ainsi leur refus de voir leurs postes de travail menacés. D'autant plus que la tutelle a voulu éviter vraisemblablement l'affrontement avec les étudiants en les mettant dos à dos. Ainsi, le conflit qui oppose les universitaires à leur tutelle risque de prendre d'autres formes. Après avoir souffert d'insécurité à l'intérieur des campus, les étudiants sont tenus donc pour responsables de la perte d'emplois d'autres jeunes. Ainsi, le rétablissement de la quiétude indispensable pour des études de qualité n'est pas pour demain. L'on se rappelle que la semaine passée, une grève générale d'une journée a été observée à travers tous les instituts et les campus en signe de solidarité avec les étudiants de Boukhalfa. D'autres actions sont attendues dans les jours qui viennent pour les mêmes raisons et bien d'autres. De leur côté, les étudiants en grève de la faim au département de français ne semblent pas lâcher du lest. Après la réponse du chef de département qui qualifiait leur action de chantage et l'appel à la reprise des cours, rien ne vient annoncer une certaine détente. La grève continue. Enfin, tout indique que le malaise continue encore. Pis encore, les solutions sont même les causes d'autres mécontentements.