Louisa Hanoune a lié sa participation au scrutin du 9 avril à la satisfaction de certaines conditions par les pouvoirs publics. Le Parti des travailleurs semble à la croisée des chemins. A huit jours de la clôture des délais de dépôt des dossiers de candidature, le PT n'a pas encore exprimé officiellement sa position par rapport au scrutin du 9 avril. La décision sera rendue publique en fin de semaine, au plus tard vendredi prochain. Invitée samedi dernier sur le plateau du Forum de l'Entv, la secrétaire générale, Louisa Hanoune a laissé son public sur sa faim. Cultivant toujours le suspense, Mme Hanoune a répété le même argument développé auparavant, à savoir que la décision revient aux instances du parti. «La direction du parti se réunira jeudi prochain à Alger pour s'élargir vendredi aux responsables de section pour annoncer la position officielle du parti à propos de sa participation à l'élection présidentielle», a déclaré la responsable du PT. Or, le parti ne perd pas son temps. En attendant d'inscrire officiellement son candidat sur la liste des prétendants au palais d'El Mouradia, le parti a gagné du terrain. Mme Hanoune a précisé que sa formation a pu collecter, jusqu'à présent, plus de 970 signatures auprès des élus et plus de 121.000 signatures auprès des citoyens dans le cadre de l'opération de collecte de signatures pour l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Elle s'est réjouie du fait qu'«aucune partie n'a usé de pression sur les citoyens pour signer les formulaires de souscription de signature du parti». Faisant de la «transparence» sa devise, la secrétaire générale a tenu à préciser que toutes les signatures récoltées sont «le résultat d'une action militante quotidienne de la part des militants et militantes du parti qui ont sillonné les rues et les marchés à une cadence qui leur a permis d'aborder les citoyens et de s'informer sur leurs préoccupations, problèmes et espérances». Dans le cadre de cette campagne «politique de sensibilisation», précise-t-elle, les militants du PT ont discuté avec pas moins de 300.000 Algériens à travers 48 wilayas. L'objectif d'une telle action, indique-t-elle, est «la lutte contre le désespoir». Car, poursuit-elle, «il n'y a pas plus dangereux que le désespoir». Sur ce point, Mme Hanoune n'a pas omis d'interpeller les institutions de l'Etat et surtout l'Assemblée populaire nationale (APN) pour qu'elles soient à l'écoute du «cri du peuple afin d'éviter de briser les relations positives restantes entre les citoyens et les autorités». Par ailleurs, Mme Hanoune a réitéré le refus de son parti quant à la présence d'observateurs étrangers à la prochaine élection présidentielle, estimant que cela est lié à la souveraineté nationale. Concernant la Commission nationale de contrôle des élections, elle a soutenu que le PT «n'est pas contre une commission composée de représentants des candidats à la présidence, qui se chargera de gérer le vote normalement». Sur le plan social et économique, la secrétaire générale a brossé un tableau détaillé de la situation. Evoquant le phénomène des harraga, Louisa Hanoune est revenue sur la loi qui incrimine l'émigration clandestine laquelle a été adoptée récemment. Elle a lancé un appel au président de la République, l'invitant à abroger cette mesure qu'elle qualifie «d'insupportable provocation» afin de lutter efficacement contre cette «seconde tragédie nationale».