S'il y a un commerce qui est en nette expansion dans la région de Basse-Kabylie, c'est bien celui de la friperie. Le rythme d'ouverture de boutiques de ce genre de vêtements d'occasion ´´made in´´est tel que l'on se demande si les autres boutiques de fringues traditionnelles ne vont pas suivre. La fripe n'est pas seulement pour les petites bourses mais également pour les plus nantis. Le vêtement usagé venu d'ailleurs a la cote à Béjaïa auprès des pauvres mais aussi des riches. Une dame quitte la boutique de Salim, un manteau en cachemire «made in italy»à la main. Elle vient de faire une bonne affaire. «C'est un beau cadeau pour mon mari à l'occasion de la Saint-Valentin», dit-elle à une copine qui vient de faire son entrée. Cette dernière caresse le vêtement et rétorque: «tu as de la chance ma chère» et d'ajouter en jetant un regard vers le jeune patron de la boutique de friperie «Salim t'a averti de l'arrivage, n'est-ce pas?». Les meilleures clientes et clients sont avertis chaque fois qu'il y a un arrivage. Cette clientèle d'un niveau supérieur est privilégiée par les gérants de ces boutiques. «Ils paient et ne négocient pas lorsque le produit leur plaît», affirme un d'entre eux. Des articles qui n'ont plus à servir dans les sociétés occidentales, s'approprient nos étals. Certains articles se vendent même sous le manteau. Tout y est pour trouver facilement preneur. Riche ou pauvre, tout le monde trouve son compte l'un pour des raisons de pouvoir d'achat, l'autre pour la qualité. «Il arrive qu'on tombe sur des vêtements neufs qu'il n'est pas facile de trouver ici en Algérie» indiquait cette cliente habituelle des lieux. «Ce sont des vêtements qui viennent d'Italie, d'Espagne, de France...», précise-t-elle comme pour dire toute la qualité des produits. «Je ne m'approvisionne que dans ces boutiques, je ne fais que ça, moi je cherche la bonne affaire du matin au soir», dit-elle fièrement. Dans la même boutique il y des produits de basse qualité. Ils sont destinés à une clientèle moins nantie. De 50 dinars à 400 dinars, on peut s'offrir un produit raisonnable. Des bénéfices substantiels sont reconnus par les professionnels de ce métier, autrement, je fermerai ma boutique affirme Salim. La multiplication des boutiques de la fripe fait l‘affaire des consommateurs. Les prix baissent. La gent féminine reste le gros de la clientèle de ces boutiques. «Les femmes achètent sans complexe», affirme-t-on un peu partout «les hommes leur font confiance dans leurs achats», ajoute-t-on.