Cette fusillade fait suite aux récentes attaques dans la région de Chlef et de Blida. Un groupe terroriste a mitraillé, en plein centre-ville, dans la nuit de mardi à mercredi vers 20h 45, un bus de marque Isuzu, à 900 m du siège de la wilaya et de la sûreté de wilaya, faisant 12 morts dont un enfant de 8 ans et 10 blessés dont deux dans un état grave. Selon les témoignages des rescapés, deux terroristes sont montés dans le bus qui a marqué l'arrêt, l'un par la portière avant et l'autre par l'arrière, tandis que deux autres faisaient le guet. Une fois à l'intérieur, l'un d'eux déclina son appartenance au groupe du GIA, en disant: «Nous sommes des hommes d'Abou Tourab et nous allons tous vous tuer», avant d'ouvrir le feu sur les passagers, a raconté un rescapé qui a reçu une balle au bassin. Selon un autre, la fusillade a duré plus de quatre minutes. «J'étais assis à l'intérieur du bus lorsque j'ai entendu des coups de feu et des cris. J'ai eu juste le temps de baisser la tête et faire le mort. Croyant qu'ils avaient tué tout le monde, les terroristes sont partis. Quant à moi, j'ai été touché au bras.» Il poursuit: «Si je suis encore vivant, c'est grâce au receveur du bus qui m'a prodigué les premiers soins avant l'arrivée des secours. Il a utilisé son tricot comme garrot pour arrêter le sang qui coulait à flot.» Il a ajouté que les terroristes ont abattu le chauffeur en premier en tirant sur lui à bout portant, sans doute, pour immobiliser le bus. Selon un témoin qui a assisté au carnage de loin: «Nous étions à quelques mètres du bus quand nous avons entendu des tirs nourris à l'intérieur. Pris de panique nous avons fui. Cela s'est passé rapidement.» Ajoutant: «Après le départ précipité des terroristes, nous nous sommes rendus sur les lieux pour constater le carnage.» Un des terroristes a été intercepté par une patrouille de la brigade mobile de la police judiciaire locale, qui assurait sa ronde de routine, et un autre est tombé dans une embuscade tendue par les militaires au quartier dit Takbou, à la sortie ouest de la ville. L'accrochage a duré plusieurs minutes. Mais les criminels, qui étaient armés de kalachnikovs, ont réussi à s'enfuir après un échange de tirs, profitant du mouvement de panique des citoyens. Selon les informations recueillies sur place, les corps des victimes étaient méconnaissables à la morgue de l'hôpital de Médéa. Il est à noter que le ministre de l'Intérieur, M.Zerhouni, et le DG de la Sûreté nationale, M.Tounsi, se sont rendus, hier matin, sur les lieux du drame afin de s'enquérir de l'état de santé des blessés et apporter un soutien moral aux familles touchées par ce drame. Médéa a enterré ses morts dans une profonde tristesse, au cimetière Beziouèche, où une population nombreuse a tenu à assister aux obsèques. Cette attaque meurtrière, osée par les criminels du GIA d'Abou Tourab, successeur du sanguinaire Antar Zouabri, fait suite aux récentes attaques dans la région de Chlef et de Blida, et ce, pour marquer sa présence et accroître la pression sur les paisibles citoyens. A titre de rappel, ce nouveau sanguinaire avait annoncé, juste après sa désignation en février dernier, son intention de semer la terreur par le feu et le sang. Ainsi, il vient de signer un nouveau crime contre la population, ce qui incite à plus de vigilance. Les opérations de recherche engagées par les forces de l'ordre se poursuivent toujours au niveau des wilayas de Médéa, Aïn Defla et Blida.