Dans la nuit de mardi à mercredi, six personnes ont été sauvagement mitraillées, au quartier Théniet El-Hadjar situé au coeur du chef-lieu de wilaya. Selon des témoignages, ce énième attentat s'est produit à 21h et a ciblé six personnes attablées au café Messaoudi. Kheïr Eddine Benaouda (20 ans), Hichem Rebaï (20), Rabi Fodhil (47), Benmaradi Mohamed (21), Oukrif Mohamed (25) et Khelifi Abderrezak (50) ont été surpris par un groupe terroriste au nombre indéterminé. Les hommes armés ont laissé les corps des victimes gisant dans une mare de sang. Interrogés, les habitants du quartier affirment n'avoir pas vu l'attentat venir. Ils n'ont rien su, rien vu et rien entendu. Cependant, selon certaines sources, le groupe terroriste, auteur du massacre, aurait une cache dans la cité. Rappelons qu'en l'espace de trois semaines, le nombre des assassinats s'élève à 18 dans les localités de Takbou et Harbil. L'attentat de Théniet El-Hadjar a eu lieu dans la même tranche horaire (21h) que celui de Takbou. Nos sources indiquent que le mode opératoire du GIA consiste à mettre trois à quatre terroristes dans des sorties éclair à Médéa. Cette ville a, par ailleurs, connu des attaques terroristes continues depuis deux ans, s'élevant à plus de 20 incursions meurtrières, soit le fait d'assassinats, soit de bombes. Ces attaques sont passées à une cadence supérieure après la liquidation par les services de sécurité, au mois de janvier, du chef du groupe Aouaouka, Lakhdari Lakhdar, originaire de la région de Ouzra, sévissant dans la région. Son successeur, non encore identifié avec exactitude, mais néanmoins dangereux, est à la tête d'un groupe de six personnes, qui comptabilisent plusieurs actes terroristes. Selon les services de sécurité, deux noms sont avancés: Si Larbi, dit El-Qaâqaâ, originaire de Ouzra, né en 1979 et qui a rejoint le maquis en 97. La deuxième piste avance le nom de Ali Moussa, le plus sanguinaire du groupe, né en 74, originaire de Oumaria et qui a égalementrejoint le maquis en 97. Pour son premier acte terroriste, il avait participé à l'assassinat de 22 personnes dans sa localité, le 26 juillet 97. Ce groupe travaille en étroite collaboration avec les groupes de Blida, Katibat El-Khadra, sous les ordres directs de l'émir du GIA, Abou Tourab et de Tipasa, Katibat Essahel, dirigée par Becheloul Miloud, originaire de Bou Ismaïl, très active ces jours-ci. La collaboration englobe le soutien en hommes et en matériel, notamment dans l'organisation d'actes terroristes d'envergure. Les enquêtes, notamment les expertises balistiques, prouvent l'échange des armes à feu utilisées dans différentes attaques. Lorsqu'il s'agit d'attaques de proximité, le groupe terroriste recourt à des complicités locales. Les terroristes viennent sans armes tâter le terrain et cibler leurs futures victimes, en s'arrangeant toujours à trouver une issue. Le jour J, ils frappent avec célérité et disparaissent dans la nature. Les terroristes s'acharnent sur la ville de Médéa, en s'attaquant aux coins névralgiques, parce qu'ils veulent en faire une chasse gardée destinée à servir de relais avec les autres régions. Ainsi plus de 200 personnes assassinées, rien que dans la ville, ont été dénombrées depuis 2000. Le dernier acte de ce groupe sanguinaire a été l'assassinat mardi dernier, au lieu dit Haï El-Kouteb, à trois km, de la sûreté de la wilaya qui a fait 6 morts. La population de Médéa, habituée malgré elle à ces drames, a enterré ses morts hier, dans le recueillement et la douleur.