La 12e édition de la foire de l'olive de la wilaya de Béjaïa s'est ouverte dimanche à Akbou avec la participation de plus de soixante exposants, venus vanter la qualité et les saveurs de leurs produits (olives-huiles) et sensibiliser les amateurs au goût particulier de chacune des espèces. Organisée par l'association des oléiculteurs et la Chambre d'agriculture de la wilaya, la manifestation prévoit non seulement de célébrer la spécificité et l'authenticité des variétés locales mais également d'ouvrir le débat sur l'état et le devenir de la filière. Sans se départir de son caractère commercial et festif, l'occasion se veut en effet une halte pour ouvrir le débat sur les contraintes de la filière et les moyens d'en venir à bout. «D'abord pour le bien de l'agriculture de montagne en général mais aussi dans une vision plus large, celle d'une mise à niveau capable de la mettre au diapason des exigences de la concurrence mondiale», explique M.Oussalah, président de la Chambre d'agriculture. L'absence de coopérative professionnelle inhibe sensiblement les capacités de production qui, par ailleurs, subissent d'autres facteurs limitatifs dont les aléas climatiques (sécheresse, gel, et incendies), et le vieillissement du parc. De plus, les techniques et les moyens de production continuent encore à s'opérer de façon artisanale, en témoigne le recours limité à l'irrigation d'appoint et l'utilisation massive de la gaule pour la cueillette au moment où par ailleurs, sous d'autres cieux, la généralisation du vibreur et de l'aspirateur sont de mise, notera M.Ouassalah. L'événement est une opportunité d'ouvrir le débat sur la recherche de moyens à même d'aller de l'avant et de sensibiliser les producteurs sur la nécessité de modifier leur méthode de travail, qu'il s'agisse de cueillette ou d'extraction d'huile. D'aucuns persévèrent dans l'idée de labelliser les produits du terroir, notamment la production d'huile d'olive vierge, de plus en plus en vogue ces dernières saisons. Les résultats obtenus à ce titre sont éloquents. De nombreuses huileries ont pu extraire des huiles à moins de 1,6% d'acidité, considérée comme une norme mondiale de qualité. En effet, l'Algérie pourrait développer la culture de l'olivier dans des proportions beaucoup plus considérables qu'elle ne l'a fait. Cependant, l'Algérie n'a pas su trouver, à l'instar de la Tunisie, la formule lui permettant de produire économiquement, par une combinaison ingénieuse du choix des conditions de milieu et des méthodes de culture. Et dire que la Tunisie a pu constituer une magnifique forêt d'oliviers sans empiéter sur ses terres à céréales et procurer à sa population une ration d'huile sensiblement double de la consommation algérienne et entièrement tirée de son propre sol. C'est là un résultat des plus heureux pour l'économie nationale, sans parler des exportations qui permettent au pays de mener un train de vie analogue à celui des nations que la nature a comblées. Il n'est pas douteux que l'Algérie aurait intérêt à suivre cet exemple. De ce fait, il est urgent de favoriser les exportations, notamment par une production de qualité.