Depuis plus de cinq mois, les conseillers de la jeunesse peinent à joindre les deux bouts. Les conseillers pédagogiques de la jeunesse de la wilaya de Bouira sont dans la tourmente. Ils ne savent plus quoi faire. Depuis qu'ils ont été recrutés en septembre 2008, suite à un décret ministériel, leur mission n'est toujours pas définie. Ils ne cessent de se demander quelles sont leurs prérogatives. Sont-ils des conseillers spécialisés de la jeunesse? Ou bien, de simples éducateurs? Ainsi, ils n'ont de cesse de frapper à toutes les portes pour réclamer, non seulement un droit que la loi 187/9 relative au rôle des conseillers pédagogiques de la jeunesse, avait expliqué, mais un devoir, celui de jouer le vrai rôle de conseiller. Ils demandent d'exécuter les tâches en fonction de leur statut et leur qualification. En un mot, leurs doléances portent essentiellement sur le fait que la DJS leur facilite la tâche. Bien qu'ils soient chargés de la mission de conseillers, travaillant sous le houlette de l'inspecteur de la jeunesse, ces derniers se voient confier le rôle d'assurer le point d'information. «Nous sommes des conseillers de la jeunesse, on doit faire notre travail comme tel», a souligné l'un des conseillers, qui refuse, d'un bloc, le poste de chargé du point de l'information et d'orientation. «Nous sommes recrutés en tant que conseillers pédagogiques de la jeunesse», a-t-il ajouté. Ils ne disposent ni d'une carte professionnelle indiquant leur activité ni d'un ordre de mission quant à leurs déplacements à travers les différents établissements de la wilaya. Ainsi, un autre problème se pose concernant leur affectation au niveau de ces établissements. En effet, leur affectation ne repose sur aucune décision. Aucun document officiel ne prouve la nature de leur mission, et encore moins le lieu où ils sont appelés à exercer. Selon les témoignages de quelques conseillers concernés, les responsables de certaines structures de la jeunesse leur refusent tout accès, faute de la fameuse «décision», que la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya, organisme habilité, n'a pas encore délivrée. Ils travaillent dans l'anarchie la plus totale. Pour organiser une journée d'information sur un thème quelconque, les conseillers disent ne pas avoir d'autorité. Dans une correspondance adressée à la direction de la jeunesse et des sports de Bouira, datée du mois de novembre, dont nous détenons une copie, l'ensemble des conseillers signataires, au nombre de 14, a demandé que la loi portant définition de leur mission, soit appliquée. Malgré la réunion qui s'est tenue avec la DJS le 23 novembre dernier où cette dernière leur a promis de régler le problème, les choses n'ont pas évolué. Pas de réception au niveau de la direction. Ils ont affirmé qu'à chaque fois qu'ils demandent une audience, la réponse est toujours négative. «On n'arrive pas à joindre les responsables, ils sont toujours occupés quand il s'agit de notre cas», ont-ils affirmé. Une deuxième correspondance, qui est une sorte de rappel, a été envoyée le 27 janvier de l'année en cours. Les mêmes revendications ont été soulignées, notamment celles concernant les cartes professionnelles, les ordres de missions, ainsi que les titres de déplacement et la désignation des circonscriptions au même titre que leur mission, comme cela a été défini par la loi. Même scénario:aucune réponse à ce jour. Leur calvaire ne fait que s'amplifier. «Nous ne demandons pas l'impossible, Juste un programme pour que nous puissions travailler», disent-ils. Comme il convient de souligner que depuis qu'ils ont commencé leur activité, ils n'ont tenu aucune réunion avec l'inspection de la jeunesse. Pourtant ce service devait se réunir une fois par mois avec ces conseillers. De ce fait, et n'ayant pas bénéficié d'une oreille attentive au niveau local, en mesure de répondre favorablement à leurs doléances, ils comptent s'adresser au premier responsable du secteur, en l'occurrence le ministre de la Jeunesse et des Sports.