Les délégations du Hamas et du Fatah doivent se réunir au Caire ce soir, avant la tenue demain de la conférence parrainée par l'Egypte. La conférence de dialogue interpalestinien se tient demain au Caire en dépit des tensions grandissantes entre les deux principaux mouvements de la résistance palestinienne, le Hamas et le Fatah, qui font craindre un nouvel échec des efforts en vue d'une réconciliation. Les délégations du Hamas et du Fatah doivent se réunir au Caire ce soir avant la tenue demain de la conférence parrainée par l'Egypte, à laquelle doivent prendre part toutes les factions, ont indiqué des sources palestiniennes. La délégation du Hamas sera présidée par Moussa Abou Marzouk, N.2 du bureau politique qui vit en exil à Damas, et composée de cinq responsables du mouvement dont Mahmoud Zahar. Celle du Fatah est également formée de cinq personnes, et elle est présidée par Ahmed Qoreï (membre du comité central), ont indiqué des sources du Fatah. Les deux délégations vont tenter aujourd'hui de «lever les entraves à un dialogue, notamment à propos du dossier des détenus politiques et des campagnes médiatiques, pour garantir le succès du dialogue», a déclaré hier Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas à Gaza. Le dialogue interpalestinien, censé mettre fin aux divisions entre les mouvements Fatah et Hamas, fait partie du plan qu'avait proposé l'Egypte pour mettre fin à l'agression de Ghaza (27 décembre-18 janvier). Une première tentative de l'Egypte d'organiser une conférence de dialogue entre les deux parties en novembre avait échoué après la décision du Hamas de la boycotter pour protester contre les «détentions politiques» de ses membres en Cisjordanie. Le Hamas et le Fatah sont en conflit ouvert depuis que les islamistes ont délogé par la force l'Autorité palestinienne et les fidèles du Fatah de la bande de Ghaza, en juin 2007. Si la tenue de la conférence cette semaine semble acquise, son succès ne l'est pas pour autant, les tensions s'exacerbant. Le Hamas a accusé lundi l'Autorité palestinienne d'avoir espionné ses activistes au profit d'Israël pendant la guerre à Ghaza. Ces déclarations ont été aussitôt condamnées par un proche collaborateur de M.Abbas, Yasser Abed Rabbo: «Il s'agit d'un plan mené par la direction du Hamas à Damas pour repousser le dialogue du Caire». Le mouvement islamiste exige également la libération de détenus aux mains du Fatah. «Le Hamas veut le succès du dialogue mais il faut pour cela préparer le terrain et assurer un climat propice, notamment en libérant les détenus (du Hamas) en Cisjordanie et la fin des campagnes médiatiques», a dit un responsable du Hamas à Ghaza, Ismaïl Radwan. Nabil Chaâth, membre de la délégation du Fatah, a quant à lui affirmé: «nous sommes convenus avec le Hamas d'une formule qui permettrait le règlement progressif de la question des détenus». «Plusieurs détenus ont déjà été relâchés», a-t-il ajouté. Cinq commissions doivent être mises en place pour traiter des principaux points de désaccords entre le Fatah et le Hamas, notamment la réforme de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des services de sécurité ainsi que la formation d'un gouvernement d'entente nationale et les détenus. Les commissions devraient entamer leur réunions au Caire la première semaine de mars. Un échec du dialogue pourrait retarder le processus de reconstruction de Ghaza, l'argent de la reconstruction devant être géré par l'Autorité palestinienne ou un gouvernement d'union nationale.