En dépit de son succès sportif, ce club est toujours malmené sur le plan administratif. Le moins que l'on puisse dire en ce qui concerne le Mouloudia d'Alger, est que sa victoire, jeudi dernier, contre le RC Kouba a été accueillie comme une bouffée d'oxygène dans son monde délétère de ces jours derniers où les dirigeants ne se sont pas gênés de se tirer dans les pattes. Effectivement, le vieux club algérois a eu droit, pendant toute la semaine dernière, aux titres des Unes de la presse spécialisée, peut-être même plus que l'événement majeur que constituaient les élections de Mohamed Raouraoua et de Mohamed Mecherara à la tête, respectivement de la FAF et de la LNF. Et ce n'était pas pour une raison liée à un exploit sportif sur le terrain de sa part mais pour des histoires de leadership avec des membres d'un comité directeur qui demandent le départ du président. Comme d'habitude, devrions-nous écrire, tellement le club des Vert et Rouge aime à faire parler de lui par des esclandres en série. On avait, pourtant, dit l'été dernier au moment où Sadek Amrous était élu président de ce club sous la tutelle bienveillante des représentants du principal bailleur de fonds, la Sonatrach, que cela devait être le début d'une nouvelle ère pleine de progrès et de prospérité. Près de huit mois plus tard, la remarque qui peut être faite c'est que rien n'a changé et que la «khalouta» est toujours d'actualité dans ce club. On avait, durant les années précédentes, impliqué l'Association El Mouloudia dans toutes le perturbations que subissait le club algérois. Cette association n'est plus là et, malgré cela, les mauvaises habitudes ont toujours cours. Il est indéniable qu'il y a une très mauvaise gestion des hommes dans ce club et notamment, depuis que celui-ci avait quitté la Sonatrach en 2001 pour se placer sous la direction de l'Association El Mouloudia. Durant toute cette période il est non moins incontestable qu'il y a eu un homme qui a joué un rôle prépondérant dans la vie de ce club. Cet homme, vous l'avez deviné, est Rachid Marif sans lequel rien ne se décidait au sein du club. Président d'honneur d'El Mouloudia, il était celui que l'on consultait avant d'agir et lorsque le feu couvait il se précipitait pour réunir toute la famille d'El Mouloudia pour utiliser l'extincteur. Quelque part, donc, il était partie prenante dans tout ce qui arrivait au Mouloudia et on croit savoir que les membres de l'Association El Mouloudia, exclus de la nouvelle direction du club, tiennent toujours à leur dépôt de plainte pour dénoncer «l'abus d'autorité» dont ils se disent avoir été les victimes. Une opération d'exclusion à propos de laquelle Rachid Marif prétend être totalement étranger. Et dire que parmi ceux qu'on avait osé écarter, figurait le président du club champion d'Afrique en 1976, nous avons nommé Abdelkader Drif. Il se trouve que lorsque l'Association El Mouloudia a été mise sur la touche et le club «émancipé» sous la coupe de Sonatrach, Rachid Marif est intervenu sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale pour affirmer qu'il «n'avait plus rien à voir avec le Mouloudia». «Je ne suis qu'un modeste supporter du club parmi tant d'autres», a-t-il ajouté. Mais il était aussi président d'honneur du club, un poste, certes, seulement honorifique mais qui, apparemment, lui donne le pouvoir exécutif. C'est du moins ce que tout le monde a compris lorsque, dans le méli-mélo qui a caractérisé la vie du club algérois ces derniers jours, on l'a évoqué sans, toutefois, citer son nom. Mais tout le monde a compris que c'est de lui qu'il s'agit. C'est un méli-mélo où des opposants à un président affirment lui avoir retiré leur confiance, amenant ledit président à geler les activités du bureau directeur tout en annonçant qu'un audit sera effectué très prochainement. Et on en a besoin de cet audit parce que pas plus tard que mercredi dernier, une drôle d'information a été donnée par un quotidien sportif. Disons plutôt qu'il s'agissait de l'entretien du manager général du club libyen d'Enasr, l'ancien club du néo-mouloudéen, Jean-Marc Bénie, dans lequel il révèle que son club n'a touché aucun centime, encore moins des euros ou des dollars, dans le transfert de ce joueur étant donné que celui-ci était libre. Une révélation confirmée par le joueur lui-même dans le même journal. «Mais, alors, se demande le quotidien, qui a touché les 5000 euros que le club algérois affirme avoir versés pour ce transfert?» Au nom de la transparence, l'audit réclamé par Amrous doit se faire le plus rapidement. En dehors de cela, il faut que la sagesse prévale et que la réglementation soit appliquée dans toute sa rigueur. Le Mouloudia en a grandement besoin.