Les entrepreneurs américains et allemands essaient de dénicher des opportunités à l'extérieur de leurs pays, et l'Algérie est un excellent endroit pour cela. Comment l'Algérie peut-elle constituer une alternative à la crise financière mondiale et sauver les économies les plus solides de la planète? La question pourrait sembler surréaliste, mais quand c'est le pragmatisme américain et la rigueur allemande qui l'affirment, il faut y croire. Une délégation d'hommes d'affaires américains conduite par le chairman du Conseil d'affaires algéro-américain, Don De Line, n'a pas caché, hier, son intérêt pour cette «niche financière» vierge qui n'a pas été contaminée par la crise financière internationale. «L'Algérie est une opportunité parfaite pour relancer l'économie américaine», a déclaré M. De Line. «Les entrepreneurs américains essaient de voir et de dénicher des opportunités à l'extérieur des Etats-Unis et l'Algérie est un excellent endroit pour cela», a-t-il ajouté. Cette délégation d'hommes d'affaires US qui séjourne depuis une semaine à Alger dans une relative discrétion, est venue à l'initiative des autorités algériennes et du président du Conseil d'affaires Etats-Unis-Algérie (US-ABC), Smaïl Chikhoun. «Il fallait actionner d'autres réseaux, d'autres voies et d'autres mécanismes pour concrétiser d'importants projets en Algérie», confie une source proche de la délégation. Avant son arrivée, celle-ci a passé en revue tous les aspects économiques de l'Algérie, allant des procédures et des difficultés d'ordre bureaucratique à l'obstacle linguistique. Même l'ancien ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Richard W.Erdman, a été de la partie en tant que conseiller. C'est dire qu'aucun détail n'a été négligé. Les préparatifs valent la chandelle, car l'Oncle Sam ne se nourrit pas de merles, là où il y a des grives. Et les grives sont en Algérie où une cagnotte de 150 milliards de dollars est mise sur le tapis au moment où les économies du monde chavirent dans la crise financière. De belles occasions ont été perdues durant les années 1990, lorsque les Etats-Unis voulaient profiter du «dividende de la paix» à la fin de la guerre froide. Les deux pays ont continué à se tourner le dos même après les attentats du 11 Septembre et la guerre commune contre le fondamentalisme. Le temps est plus que jamais opportun, surtout que l'Amérique est sérieusement étouffée par la récession. Cependant, elle n'est pas la seule à convoiter le nouvel eldorado algérien. Les capitaines de l'industrie allemande ont déjà mis un pied en Algérie. Des chefs d'entreprises allemandes ont affirmé, dimanche dernier, que l'Algérie est un pays «sûr» et «prospère» par rapport au contexte international économique défavorable frappé de récession et de stagnation, dans un grand nombre de pays. Intervenant lors d'une rencontre organisée à Alger par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK Algérie), les patrons de petites et moyennes entreprises (PME) allemandes, en visite en Algérie pour la première fois, ont fait part de leur désir d'investir dans le marché algérien qu'ils considèrent comme un marché «sûr et prospère, notamment en ces temps de crise internationale». «Il est toujours difficile pour une PME de prendre le risque d'investir à l'étranger, mais selon les informations dont nous disposons, le marché algérien est très attractif de par les opportunités qu'il présente», ont affirmé plusieurs de ces patrons allemands qui ont été réunis avec leurs homologues algériens. Ces PME allemandes activent notamment dans les secteurs de l'industrie pharmaceutique, la sidérurgie et le bâtiment et les travaux publics (BTP). «La crise sera longue et difficile»: les Américains et les Allemands ne s'attardent pas sur ce disque qui commence déjà à se rayer, ils passent à l'offensive. Il faut convenir que dans cette démarche, l'Algérie n'a pas consenti d'efforts sinon celui de rester en marge de l'économie et de la finance mondiales. Encore une fois, c'est le coup de chance qui a marché. C'est un peu le sort de l'Algérie qui oscille, tel un pendule, entre la chance de la nature et l'échec induit par les hommes. Mais il faut bien que le pendule s'arrête un jour.