Cette première édition entendait stimuler les sensations, toucher le coeur et poser une passerelle de contacts humains. C'est original! Le mot n'est pas trop fort pour qualifier cette extraordinaire soirée de clôture de la première édition des Festivités sur le patrimoine culturel immatériel: «la chanson tindé», qui s'est tenue à Tamanrasset. Une activité à la fois belle et intense qui a marqué durant 3 jours les espaces de l'esplanade de la Maison de la culture Dacine et permis de faire émerger de véritables révélations de la chanson targuie, en général et le tindé, en particulier. Cette première édition organisée par l'association culturelle Iskta des arts locaux et la Maison de la culture Dacine de Tamanrasset est placée sous le patronage de la ministre de la Culture et du wali de Tamanrasset. «Les autorités locales manifestent un intérêt particulier pour l'acte culturel. Cette manifestation en fixa, en effet, plus d'un, de tous ceux-là qui commençaient à douter de l'avenir de la chanson, jusque-là encore séquestrée dans les entrailles d'un nombre dérisoire de chanteurs qui en réclamaient le monopole», a déclaré Mme. Aïcha Tigmar, membre organisateur de cet événement. Dans le cadre de cette soirée, le Camping Laskrem a été pris d'assaut par un nombre important de fans de ce genre musical, ainsi que les invités officiels venus savourer les prestations des troupes représentatrices de ce patrimoine culturel telles Imoudhan Antoufat, Iskita, Tililt Ouhaggar...Ainsi, la star Lalla Badi, la «doyenne», qui a enchanté le public en interprétant un répertoire riche en tamazight (targui), est devenue l'une les plus populaires des chanteuses de ce genre musical. Pour preuve, la chanson tindé avec ses différents styles continue de parcourir les vastes espaces avec des chants et des rythmes que la culture targuie a créé depuis la nuit des temps dans le cours parfois tourmenté. Mais la roue du temps ne se contente pas seulement d'user et d'éroder ce qui est, elle apporte aussi, fort heureusement, le sang neuf de la régénération et de l'inventivité. D'ailleurs, à cette occasion, des groupes modernes, tels que Tadoukalt, Asl Toumassat, se sont produits à cette occasion. Lors de la cérémonie de clôture, des attestations de mérite ont été remises aux participants. La première édition des Festivités sur le patrimoine culturel immatériel, la chanson tindé, a été marquée par des concerts donnés par une pléiade d'artistes et de groupes locaux et des wilayas environnantes de l'art populaire de l'Ahaggar. La soirée de clôture a été agrémentée également par des spectacles donnés par l'artiste Lalla Kheïra, un talent en herbe de l'association Ennaïlia de Tindouf. Selon les initiateurs de cette manifestation, «cette première édition entend stimuler les sensations, toucher le coeur et élever l'esprit pour former une composition harmonieuse de couleurs et poser une passerelle de contacts humains d'origines diverses». «L'événement se veut un carrefour de rencontres entre acteurs excellant dans une multitude d'expressions culturelles, qui vont se réunir pour communiquer leur identité et enrichir leurs différences», ont-ils ajouté. Pour la ville de Tamanrasset, forte d'une image «reconstruite» et d'une renommée reconquise après de gros travaux de réaménagement de son espace urbain, de ses structures d'accueil et de ses sites panoramiques, «ces festivités sont une opportunité pour la ville de se positionner parmi les pôles d'attraction mondiaux du tourisme», ont-il espéré.