La procuration permet de se faire représenter le jour de l'élection par un autre électeur qui pourra voter en lieu et place. Plus de 1000 malades au sein des hôpitaux de la capitale, auront droit au vote cette année. En effet, c'est ce qui nous a été affirmé lors d'une tournée dans les établissements hospitaliers d'Alger. En prévision de la prochaines élection présidentielle prévue le 9 avril, les autorités ont mobilisé de gros moyens pour le bon déroulement de l'opération. Un responsables hospitalier nous a assurés que les malades comme chaque année, pourront ainsi voter par procuration, c'est-à-dire ceux dont l'état de santé, un handicap ou l'assistance à une personne malade ou infirme ne leur permettent pas d'accomplir leur devoir civique. La procuration permet de se faire représenter le jour de l'élection par un autre électeur (le mandataire) qui pourra voter en lieu et place du malade. Ce mandataire doit être inscrit dans la même commune que la personne qui donne procuration (le mandant), mais pas forcément dans le même bureau de vote. Cette démarche, gratuite, doit être réalisée le plus tôt possible, pour tenir compte de délais d'acheminement et de traitement en mairie. La procuration peut être établie jusqu'à la veille du scrutin, mais avec le risque de ne pas pouvoir voter car la demande n'aurait pu être traitée en temps opportun. Une autre solution s'offre aux malades: c'est la présence de bureaux au sein même des hôpitaux. Toutefois, cette opération assez lourde présente plusieurs inconvénients. En ce qui concerne la population dans les hôpitaux, les choses se présentent autrement. Au cours de cette tournée à travers les hôpitaux d'Alger, on a constaté le peu d'engouement que suscite le prochain scrutin présidentiel. Au niveau de l'hôpital de Beni Messous, le personnel paramédical est partagé entre l'abstention et le vote. Djamila, âgée de 44 ans, estime que les jeux sont déjà faits et que sa participation n'a pas de raison d'être, et le fait d'aller voter est une manière de cautionner le pouvoir actuel qui, pour elle, n'a toujours pas amélioré le quotidien du citoyen. Elle ajoute que le vote massif arrange beaucoup plus le pouvoir et creusera davantage le fossé qui sépare les couches de la société. Ce n'est pas l'opinion de sa collègue Hassina qui sera présente le 9 avril pour accomplir son devoir de vote et exprimer son libre choix du candidat le plus apte à diriger le pays. Hamed, un agent de sécurité assure qu'il ira voter pour le Président actuel même s'il n'a rien vu de concret durant ses deux mandats. Il maintient que Abdelaziz Bouteflika reste, selon lui, le seul candidat capable de gérer un pays comme l'Algérie. Au sein du même hôpital, nous avons rencontré K.Salima dans le service de chirurgie thoracique, qui nous a déclaré avec enthousiasme, qu'elle ira voter si d'ici là elle sera toujours en vie, et elle, continuera de voter tant qu'elle sera toujours en vie. Au niveau du CHU de Bab El Oued, on nous a indiqué auprès des services concernés par le vote que l'élection présidentielle devra se dérouler comme cela se passait dans les années précédentes. Les malades pourront ainsi voter par procuration ou dans les hôpitaux. Sur les lieux, de nombreux malades et leurs proches n'ont pas voulu aborder le sujet avec nous, sous prétexte de raisons de santé. La plupart des personnes interrogées ont gentiment décliné notre proposition. Ce n'est pas le cas au CHU Mustapha-Bacha, où un surveillant nous a déclaré qu'il espère que le prochain mandat sera meilleur pour M.Bouteflika qui, selon lui, a accumulé l'expérience et la maîtrise des grands chantiers qu'il a initiés. Notre interlocuteur ajoute que le Président sortant, dispose de tous les atouts pour mener le bateau à bon port. Comme il permettra au pays de jouir d'une stabilité politique et de la continuité dans le développement économique et social. De jeunes adolescents, âgés entre 19 et 28 ans, nous ont sollicités pour donner leur avis, affirmant d'emblée n'être pas intéressés pas le vote et indiquant que de toute façon ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Ils estiment ainsi que leur opinion ne fera pas pencher la balance. Le plus impressionnant dans leurs dires, c'est qu'ils nous ont affirmé qu'ils se sentaient plus proches des élections présidentielles américaine et française que de celle qui va se dérouler en Algérie. A l'issue de notre tournée, il s'est avéré que la population algéroise, du moins le microcosme que représente l'espace hospitalier que nous avons «ausculté», n'accorde que peu d'intérêt au prochain scrutin présidentiel.