Pour sa première participation, il se hisse en quarts de finale. Le Sénégal n'en finit plus de surprendre. Malgré les absences de Fadiga et de Diao suspendus, et malgré une entame de match une nouvelle fois déficiente, les Lions ont réussi à revenir, puis à l'emporter, grâce à un doublé signé Henri Camara. Depuis le début du tournoi et la victoire des «Lions» face à la France en match d'ouverture, le 31 mai, les Sénégalais sont aux anges, désormais convaincus que rien ne peut plus arrêter leur équipe. Négligés par beaucoup à l'entame de la compétition, les Lions de la Teranga ont d'abord provoqué le cinglant échec français avant de se frayer un chemin vers les quarts de finale. Il leur reste maintenant à faire mieux que le Cameroun de 1990 (stoppé à ce stade par l'Angleterre). Ce sera contre le vainqueur de Japon-Turquie. Inconnus au bataillon au début de la compétition, les Sénégalais sont en train de brouiller toutes les cartes. Après avoir battu le champion du monde en titre, tenu en échec le Danemark et dominé l'Uruguay en première mi-temps avant de relâcher leurs étreintes, voilà que les Lions de la Teranga remettent ça en domptant les Vikings suédois. Et les Lions n'ont pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. El Hadji Diouf, le vaillant attaquant, a réaffirmé que la «bande de copains» entendait bien «aller au bout». Si Dieu le veut. Bruno Metsu, l'entraîneur français des Lions, en rêve aussi. Une victoire de plus, contre le Japon ou la Turquie en quarts de finale, et le Sénégal serait la première sélection africaine à atteindre les demi-finales d'un Mondial. Bien loin de la fièvre qui montait en Afrique, Stockholm, la capitale suédoise, souvent vide le dimanche matin, était quasi déserte. A la 104e minute du match, un grand silence s'y est fait entendre. Et cela s'est passé un 16 juin. La même date à une vingtaine d'années près de l'exploit algérien devant l'ogre allemand en terre ibérique. Ce jour-là, les Belloumi, Assad, Madjer, Dahleb and co avaient infligé une correction historique aux Breitner, Rummunige et autres. Une Espagne qui se remet au goût du jour en arrachant la qualification aux quarts de finale au forceps devant des Irlandais dopés à l'adrénaline de leur teigneux premier tour. Une performance atteinte en 1994. Au prochain tour, les Ibériques affronteront le vainqueur du match Italie-Corée du Sud. Mais cela est une autre paire de «taureaux».