L'exode rural, dû au manque de développement dans les régions limitrophes, a encore aggravé la situation. La cité de Benachour, immense bourg de plus de 20.000 habitants, située au piémont de l'Atlas sur les hauteurs de Blida et longtemps délaissée, vient de bénéficier d'un plan complet d'aménagement en vue de la rendre accessible et agréable à vivre. Elle a pris une extension considérable et anarchique ces 20 dernières années, sans que les pouvoirs publics s'en inquiètent. L'exode rural, dû au terrorisme et au manque de développement dans les régions limitrophes, a encore aggravé la situation. Le résultat est là. Toute une ville s'est installée de façon «illicite» en cet endroit. L'on a construit sur le tracé du téléphérique en dénaturant complètement le paysage avec des bidonvilles à couper le souffle. La cité Benachour n'est pas une exception, car ce phénomène est fréquent sur les autres hauteurs où il va falloir stopper sa progression. L'opération aménagement et régularisation de cette cité a été précédée par celle dans la commune de Bouarfa qui a été visitée récemment par le président de la République pour donner le feu vert à l'éradication des bidonvilles et offrir aux habitants, un cadre de vie décent. Le plan d'aménagement touche notamment à la viabilisation des rues et ruelles, aux réseaux d'assainissement, à l'évacuation des décharges, au renforcement des réseaux d'électricité et gaz, et à l'eau potable, surtout dans les parties supérieures. Dans le domaine sanitaire, il est prévu une clinique sur un lot de terrain juxtaposant l'école des sourds et muets. L'enseignement et le transport demeurent aussi les points faibles de cette cité qui ne renferme que deux écoles. Un grand nombre d'élèves, inscrits dans les autres cités sont contraints de faire un long trajet présentant des détours et des chemins abrupts, au quotidien, avec tous les risques qui s'ensuivent. Ceux du moyen et du secondaire vivent le même calvaire ce qui explique aussi la déperdition, notamment chez les filles. La cité a besoin de deux autres écoles et d'un CEM pour combler le déficit. Les habitants de la cité, rencontrés, sont partagés sur la concrétisation de ce plan, tellement ils ont été désabusés par le passé. Ils veulent du concret et pas uniquement d'une simple opération conjoncturelle.