La commune de Bouarfa, limitrophe du chef-lieu de wilaya, séparée par un oued, demeure parmi les localités les plus défavorisées de la wilaya de Blida. Elle compte 36 000 habitants, dont plus de la moitié habitent dans le piémont. Le taux de chômage y avoisine les 30% et le foncier pour construire des usines fait défaut. Parmi les projets censés créer de la richesse dans la commune, on cite le marché du bétail ainsi que celui des voitures, ouvert les dimanches et les mercredis. Des locaux pour les artisans, qui ne seront pas en dur, sont aussi envisagés afin de faire travailler des mécaniciens, des marbriers, briquetiers et autres. Pour Mahmoud Benazout, P/APC de Bouarfa, le projet qui va certainement booster la commune est la réouverture, en 2011, de la voie reliant Bouarfa à Chréa. Cette route a été délaissée pendant plusieurs années pour cause d'insécurité. Elle recèle des paysages magnifiques. Le coût de son entretien et de son aménagement est estimé à 13 milliards de centimes, d'après une fiche technique établie par les services de l'APC de Bouarfa.Toujours d'après notre interlocuteur, les hauteurs de Sidi Salem, riches par leur flore, vont être aménagées pour constituer un espace récréatif au profit des citoyens. « Le modèle sera inspiré du site d'El Hamdania de Médéa », ajoute M. Benazout. Ce dernier nous fera savoir qu'une commune comme celle de Hadjret Ennous (Tipaza), avec 2000 habitants, bénéficie de plus de 35 milliards de centimes annuellement grâce à la carrière et à Sonelgaz. Un seul quartier de Bou-arfa, la cité Driouèche totalise 7000 habitants. Et dire que Bouarfa a tout pour constituer un pôle touristique et récréatif par excellence. Il y a quelques années, un sauna a été ouvert au public et ne cesse de drainer des foules nombreuses au quotidien. Des clubs sportifs venus de plusieurs régions du pays, des émigrés et même des personnalités politiques sont passés par ce sauna. Le flux de ces visiteurs peut constituer une richesse pour le développement touristique de Bouarfa, une fois les infrastructures d'accueil disponibles. L'image de marque de cette localité demeure toutefois un peu « gâchée » à cause de la saleté de l'oued, situé à l'entrée même de la commune. Des citoyens viennent pour y jeter toutes sortes de déchets, polluant ainsi à longueur d'année, le cours d'eau. Pire encore, l'APC de Blida ne trouvait pas mieux que de jeter les chiens errants carrément dans l'oued, après leur abattage alors qu'il devaient être enterrés dans des sites bien déterminées puis chaulés pour éviter la propagation des maladies. « Nous avons pris une décision ferme à l'encontre de ceux qui s'amusaient à y jeter n'importe quoi », insistera M. Benazout. L'essor de la culture des produits bio est un autre atout de Bouarfa puisqu'ils sont très demandés au niveau des marchés de Blida. Les anciens Blidéens et même quelques habitants des wilayas limitrophes se précipitent très tôt et depuis toujours sur les produits naturels récoltés, notamment sur les hauteurs de Bouarfa pour la préparation des plats traditionnels (El Hemama et autres plantes à vertus médicinales). Cette économie traditionnelle nécessite d'être développée car elle constitue des entrées d'argent pour les familles démunies habitant les hauteurs de la région. Pour ceux qui veulent bénéficier des aides de l'Etat dans le secteur de l'agriculture et qui n'ont pas d'acte de propriété de terrains, ils peuvent dans ce cas jouir d'un certificat de possession d'un bien, délivré par l'APC et prouvé par deux témoins. Par ailleurs, lors de la réunion de l'exécutif de l'APC de Bouarfa avant-hier, (dimanche), il a été question notamment, de l'amélioration de l'éclairage public qui n'est toujours pas efficace et de la prise en charge des démunis de la commune. Le développement de la qualité de la prestation de l'état civil a aussi été évoqué, et ce, en attendant son informatisation. A été également abordé, l'épineux problème du réseau d'assainissement. Des propositions sont à l'étude pour contourner les aléas des terrains accidentés de la commune.