Tentative de modernisation du chaâbi par deux amoureux de la chanson du terroir. La salle Ibn Khaldoun avec la collaboration de l'Etablissement Arts et Culture, continue de faire plaisir à son public. Ce jeudi, le rendez-vous était donné aux fans de la musique chaâbie d'aujourd'hui, appelée le «néochaâbi». Cette nouvelle appellation ne signifie en rien, selon Afifa Maâlam, l'animatrice de ce gala, accompagnée de Ryadh de l'émission «Koulou chayi moumkine», (tout est possible), une coupure avec le chaâbi de nos parents ou un reniement du genre chaâbi d'autrefois, mais tout simplement une façon de moderniser un genre musical en le mettant au goût de la jeunesse d'aujourd'hui. Ce gala, qui a drainé une foule moyenne, composée surtout de familles, d'enfants accompagnés de leurs parents ou de grands-mères venues encourager de jeunes talents, était animé par deux jeunes amoureux de la chanson chaâbie d'hier, Nacer Eddine Galiz et Mohamed Lamraoui, mais qui ont voulu quelque peu moderniser le chaâbi, le sortir de la longue et mielleuse Q'cida traditionnelle qui va peut-être lasser le jeune public d'aujourd'hui plutôt habitué au rythme mouvementé et dansant le disco, le raï, le funk ou autres genres musicaux d'aujourd'hui. Etaient présents à ce gala quelques artistes connus, venus encourager ces jeunes talents prometteurs, comme Boudjemaâ El Ankis, qui a dit un mot au public et a souhaité beaucoup de réussite à tous les nouveaux artistes qui ont pris le flambeau de la musique chaâbie, héritée de nos ancêtres et qui tentent de la faire revivre. Abdelmadjid Meskoud, Sid Ali Dris et les spectateurs de ce gala ont apprécié cette ambiance de fête qui régnait dans la salle et qui a fait bouger de nombreux corps au rythme dansant des chansons du programme. Nacer Eddine Galiz, enfant de la troupe Al Fakhardjia pendant 15 ans, a ouvert le bal avec «Sbab el hlac», «Fi hyati bquit martine» paroles de Mohamed El-Badji, ou encore, «Nhab tkouli ih» et «achiyatoun» qui ont fait vibrer la salle. Puis ce fut le tour de Mohamed Lamraoui qui s'est lancé dans un répertoire varié, en commençant par deux chansons d'El-Badji, qui ont fait connaître Boudjemaâ El-Ankis, à savoir «El maknine ezzine» et «Bahr ettoufane» pour après entamer d'autres chansonnettes rythmées sur lesquelles tout le monde a dansé. Que ce soit pour l'un ou pour l'autre chanteur, ce rendez-vous avec le public a été l'occasion de faire connaître leurs nouveaux produits, des albums, qui, loin d'être de simples petites chansonnettes de coeur sans importance ni messages, sont plutôt des cris de désespoir et d'espoir, des messages de paix et de réconciliation, des voeux et prospérité et de bonheur perdu durant ces années noires par lesquelles l'Algérie est passée. De ces deux voix mélodieuses, s'élevaient des cris d'indignation devant tant de cruauté, d'injustice, de bassesses et de mépris pour l'humanité...qui a dit que la chansonnette n'a pas de sens?