Durant près de deux heures, ce représentant de la mouvance islamiste s'est évertué à expliquer les motivations de sa participation à l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Après l'officialisation de sa candidature, à la prochaine présidentielle, par le Conseil constitutionnel, le secrétaire général du mouvement El Islah, Mohamed Djahid Younsi, a expliqué, hier, lors d'un point au Centre international de presse (CIP), les positions et les motivations de la participation de son parti à ce scrutin. D'emblée, le conférencier a souligné que sa candidature est loin de répondre à des intérêts personnels et même partisans. Elle n'est pas non plus une caution à un «compte fait d'avance». Selon lui, cette sentence (les jeux sont faits) contribue à l'effacement même du peuple et de la volonté populaire. «On est devant deux choix, soit participer en ne quittant jamais le terrain, soit démissionner», a-t-il tranché. Loin s'en faut, selon ce candidat à la magistrature suprême «rien n'est encore joué». «On n'est pas venu pour servir et faire le décor», a-t-il martelé. Sur sa lancée, M.Younsi a déclaré que son parti est venu avec un projet de société qui convient, selon lui, à toutes les couches de la société algérienne. «Il y a de l'espoir et je suis confiant», a-t-il déclaré en mettant l'accent sur la nécessité de «s'efforcer à être optimiste». Ainsi, il a indiqué que le changement est possible et il est tributaire de la décision du peuple. «On n'est pas venu pour donner des leçons au peuple ou lui signifier qu'on est son tuteur, on est issu des milieux populaires et on porte un projet conforme à nos principes et nos valeurs», a-t-il encore souligné. Evacuant les questions internes à son parti, le conférencier a bâti son discours sur l'explication des visions du courant politique qu'il représente et ses convictions personnelles. «Tous nos efforts seront concentrés sur la réussite de l'élection présidentielle», a-t-il indiqué précisant que son parti a nommé déjà la commission de préparation de l'élection constituée de 85 cadres du parti et d'autres venus d'ailleurs. C'est donc sous le slogan «c'est votre chance pour le changement» que le mouvement El Islah compte aborder ce rendez-vous électoral majeur. Durant la campagne électorale, a-t-il dit, son parti touchera toutes les wilayas du pays tandis que lui, en sillonnera 30. Le coup de starter sera donné dans la capitale alors que le premier grand meeting sera animé dans la wilaya de Blida. Cela étant, le conférencier a souhaité que cette campagne soit empreinte d'équité entre les candidats et ce lors de ses différentes étapes (précampagne, campagne, jour du vote et jour de communication des résultats). Il a souhaité également que les biens publics ne soient pas réquisitionnés à outrance au service d'un candida, au détriment d'un autre, soulignant que les frais de la campagne de chaque concurrent ne doit pas dépasser les 15 millions de dinars. Dans ce même contexte, M.Younsi a dénoncé, ce qu'il appelle le parti pris et les deux poids, deux mesures de la Télévision nationale qui ne l'a pas encore invité à son forum hebdomadaire. «On a demandé à la Télévision nationale de nous donner notre chance pour nous exprimer devant le peuple», a-t-il affirmé. Le plus jeune candidat à l'élection a profité également de cette tribune pour exposer les grandes lignes de son programme électoral. Axé essentiellement sur les jeunes, ce programme se veut une rupture avec toutes les politiques qui, selon lui, «ont été essayées par le passé et vouées à l'échec». Ouverture du champ politique et médiatique, réconciliation définitive qui en finit avec l'hésitation, quitte à opter pour une amnistie générale, encouragement de l'investissement et sortie de l'assistanat en ce qui concerne la gestion des affaires économiques du pays...sont entre autres points abordés par M.Younsi.