L'Oranie a été sévèrement secouée par le massacre de 1997 ayant coûté la vie à 11 enseignantes, froidement égorgées par Dib el djiaâne (le chacal affamé). Au coeur de la problématique du rôle de la femme dans la société figure la question de la prise en charge. Le harcèlement et l'oppression sont autant d'épreuves que subit la femme. L'intégrisme religieux a faussé tous les calculs. Un climat de violence et de peur s'est installé. La femme a, chèrement payé le tribut. Aujourd'hui, on tente, à coups d'opérations de maquillage, d'apaiser une situation irrémédiable. Hélas, la plaie est béante et les séquelles sont toujours vivaces. L'Oranie a été sévèrement secouée par le massacre de 1997 ayant coûté la vie à 11 enseignantes, froidement égorgées à Sidi Bel Abbès, par le sinistre Bahri El Djilali alias «Dibel djiaâne» (le chacal affamé). La menace intégriste hante les esprits. Mokhtaria, Nabila, Houria, ces mères ayant la quarantaine ne sont pas près d'oublier l'acharnement intégriste des années 1990 dans sa tentative de les confiner à la maison. Elles n'osent plus déposer leur CV pour un poste de travail. Le harcèlement constitue le terrorisme du troisième millénaire. «La femme de notre temps est devenue un ornement des secrétariats et bureaux.» Nombreuses sont les victimes qui continuent à taire leur calvaire. «Les harcèlements, les invectives et les humiliations sont au quotidien», a amèrement témoigné Samira. Dénoncer est tout aussi grave que l'acte lui-même. Les tabous ont la peau dure. L'homme légitime son pouvoir par les rapports de force. Aussi, la femme n'a que le choix entre abdiquer et accepter les «règles du jeu» ou se contenter du statut de femme au foyer. Au cas où elle déciderait de braver ces «bornes», l'aval de l'époux, ou autre mem-bre de la famille est important, un autre protectorat. Le système archaïque est toujours vivant. La femme est assignée au travail domestique. Cette croyance est puisée des convictions religieuses. L'Islam a donné aux femmes leurs droits entiers, l'homme est le seul commandant de bord, argumentent les défenseurs du conservatisme. Aussi, l'élection d'une femme au poste de président de la République relève de l'utopie.