Ahmed Hamed El Faki revient sur les événements du Soudan et particulièrement le conflit du Darfour. Israël est derrière ce qui se passe, depuis longtemps, au Darfour, accuse l'ambassadeur du Soudan à Alger. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, Ahmed Hamed El-Faki lors d'une conférence de presse tenue au Forum d'El Moudjahid. «Le gouvernement israélien tire un profit non négligeable de l'arrivée des réfugiés qui ont trouvé asile en Israël. Ce dernier les encourage, les finance et leur offre des armes pour combattre le gouvernement soudanais», a-t-il dénoncé. Par la même occasion, le représentant soudanais en Algérie réitère la position de Khartoum qui conteste le mandat d'arrêt international lancé par la Cour pénale internationale contre le président Omar Hassan El Bechir, accusé de «crimes de guerre et crimes contre l'humanité» au Darfour. Ahmed Hamed El Faki déclare que tous les jours, des manifestations de protestation s'organisent en masse devant la représentation de l'Union européenne à Khartoum. «Le Soudan récuse la légitimité de la Cour de La Haye, d'autant qu'il n'est pas signataire du Traité de Rome portant création de la Cour pénale internationale (CPI)», a-t-il affirmé. Concernant l'expulsion de 13 Organi-sations non gouvernementales (ONG) celles-ci, selon les dires de l'ambassadeur du Soudan, seraient dans son pays en mission d'espionnage. «Ces organisations, dont les branches française et néerlandaise de Médecins sans frontières, ont fourni à la CPI des éléments à charge contre le président soudanais», a-t-il accusé. Pourtant, les agences humanitaires des Nations unies disent craindre que l'expulsion des ONG, parmi lesquelles figurent aussi Oxfam et Save the Children, n'aggrave encore le sort des réfugiés dont elles s'occupaient, ou qu'elle ne mette leurs vies en danger. Le représentant soudanais à Alger a réitéré que «ces organisations nuisent plus qu'elles ne fassent du bien. Elle portent atteinte à la sécurité et la stabilité du pays», a ajouté M.Hamed El Faki. Selon l'ambassadeur soudanais, ces ONG activent également dans le but d'évangéliser le pays, «chose qui n'est pas permise au Soudan». Omar Hassan El Bechir, 65 ans, est l'objet d'un mandat d'arrêt délivré contre lui, mardi dernier, par la Cour pénale internationale. Selon les statistiques des Nations unies, quelque 300.000 personnes auraient été tuées au Darfour depuis 2003, ce que conteste Khartoum selon laquelle le nombre des victimes de la guerre dans cette province de l'ouest du Soudan est de 10.000 et quelque 2,5 millions de déplacés. Cette région, limitrophe du Tchad, vit une profonde crise humanitaire, aggravée par le manque d'assistance et d'engagement de la communauté internationale.