Réaction n Après la décision de la CPI de poursuivre Omar Hassan El-Bachir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, l'ambassadeur du Soudan en Algérie nie l'implication de son Président et accuse des mains étrangères. L'ambassadeur du Soudan en Algérie, Ahmed Hamed El-Faki, a signalé, hier, dans une conférence de presse animée au centre de presse d'El Moudjahid, que son pays n'est pas membre de la CPI, par conséquent, il ne reconnaît pas la décision prise par cette cour le 4 mars dernier. L'ambassadeur pointe un doigt accusateur vers «des mains étrangères» impliquées dans le conflit du Darfour. Selon lui, ce conflit a été politisé afin d'affaiblir le Soudan et de le dévier de la voie du développement et de la démocratisation qu'il a entamée. Il a rappelé que la genèse de ce conflit remonte à 2003, lorsque des fermiers et des bergers se sont disputé quelques lots de terrains. La situation a dégénéré par la suite, quand certains pays, qui ont des intérêts dans la région, se sont rangés du côté des rebelles. «Le problème aurait été résolu s'il n'y avait pas eu l'ingérence de ces puissances étrangères, notamment les USA et la France, mais aussi Israël», a-t-il affirmé. Le conférencier estime que la justice soudanaise est indépendante et transparente, donc le Soudan n'a pas besoin de la décision de la CPI. M. El-Faki a signalé également que les preuves sur la base desquelles a été prise la décision, sont infondées, puisqu'elles émanent de personnes connues pour leur opposition au gouvernement soudanais. Ces preuves émanent également d'ONG non grata au Soudan. Par ailleurs, M. El-Faki a rappelé que son pays a expulsé 13 ONG après que celles-ci eurent dévié de leur mission principale qui consiste à apporter des aides humanitaires aux populations du Darfour. «Il y a plus de 100 ONG au Soudan, cependant 13 d'entre elles représentent une menace pour la stabilité du pays», a affirmé le conférencier. Certaines d'entre elles ont photographié des zones militaires interdites et ont remis des images et des informations aux rebelles, alors que d'autres se sont lancées dans l'évangélisation de la population. Toutefois, il a reconnu que certaines d'entre elles ont fait un très grand travail humanitaire. En outre, M. El-Faki a signalé qu'une grande guerre médiatique a été menée contre son pays, celle-ci a donné une très sombre image du Soudan dans le monde. «Le règlement du conflit sera possible en associant toutes les parties concernées», a déclaré El-Faki avant d'ajouter : «Le problème est, avant tout, soudanais.» Par ailleurs, il a démenti les chiffres donnés par les instances internationales faisant état de 300 000 morts. Selon lui, le nombre de victimes est de 19 000 au total. En outre, le diplomate soudanais a annoncé qu'une délégation composée de pays arabes et africains se rendra prochainement à l'ONU pour demander au Conseil de sécurité de reporter le mandat d'arrêt émis, et ce, conformément à l'article 16 du statut de Rome pour rompre la procédure de la CPI. À rappeler également que l'Union africaine, la Ligue arabe et l'Organisation de la Conférence islamique sont contre la décision de la CPI.