Une conférence de presse a été organisée au siège du journal "El Chaâb", à propos de la Cour pénale internationale et de la souveraineté des pays. L'AMBASSADEUR du Soudan, Ahmed Hamed El Faki, invité de la conférence, a débuté ses paroles en présentant la situation actuelle au Darfour, suite à l'émission d'un mandat d'arrêt concernant le président Omar Hassan Al Bachir. Il a déclaré à ce propos que "suite à la période de paix que connaît le Soudan ainsi qu'a sa position démocratique actuelle en plus des nombreux projets de développement... elle est capable aujourd'hui d'enquêter sur les crimes de guerre commis dans la province". L'ambassadeur a ajouté : "Mon pays n'est guère concerné par cette décision, dans la mesure où il ne reconnaît pas la Cour pénale internationale ; par conséquent, cette juridiction n'a d'autorité sur aucun citoyen soudanais". Le chef de la mission diplomatique soudanaise à Alger martèle que "ce mandat est une insulte à la dignité et à la souveraineté du Soudan". Il estime que la CPI est une création impérialiste qui est entre les mains de puissances dont l'objectif inavoué est de "spolier les pays faibles et piller leurs richesses considérables". En dernier, M l'ambassadeur a tenu à remercier les pays frères et amis, en particulier l'Algérie, et compte sur eux pour faire pression sur la Cour pénale internationale qui prévoit la possibilité de suspendre la décision de la CPI pendant une année afin de pouvoir réexaminer l'affaire. Deux autre experts et professeurs de droit international, à l'université d'Alger, étaient également présents à la conférence d'hier pour expliquer davantage sur la Court pénale internationale et la souveraineté des pays. A ce titre, le professeur Allaoua Elaayeb a expliqué les principaux axes relatifs au tribunal ; il a déclaré dans ce contexte que "le développement historique du tribunal est la cause d'une répression lors de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale". Selon lui "l'ONU a choisi d'organiser un tribunal permanent afin de mettre fin aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité ainsi que les génocides provoqués par les grands responsables des pays". C'est dans ce cadre que la CPI a été créée en juillet 2002, avec une grande participation de la part de nombreux pays africains et de pays de la Ligue arabe. M. Elaayeb a souligné que "le rôle de la CPI est de venir en aide aux pays qui ont subi des crimes contre l'humanité sans discrimination entre les peuples. Son rôle aussi est d'arriver à une communauté internationale meilleure, et renforcer les relations entre les pays à travers la protection juridique et surmonter la phase transitoire...". Quant à Mme Maya Sahli, professeur de droit international, elle a déclaré à propos des crimes internationaux que "la CPI est entrée en vigueur en 2002, son rôle est de mettre fin à toute répression et poursuivre tout individu responsable de crime contre l'humanité, génocide, crime de guerre...". Mais dans le cas du président Al- Bachir, qui fait face à un problème d'immunité, poursuite des personnes de qualité spéciale, diplomates, chefs d'Etat... Mme Sahli a souligné que "Moreno-Ocampo n'a jamais mis les pieds au Soudan ni au Darfour, se fondant exclusivement sur les témoignages de gens hostiles au gouvernement soudanais". Elle a déploré que la CPI "ne tienne pas compte de ce qui s'est passé à Ghaza, en Irak, en Afghanistan, en dépit des violations flagrantes du droit international ; ce qui prouve que cette affaire revêt un caractère strictement politique". Finalement, selon nos experts, la CPI intervient contre les pays faibles contrairement à son vrai rôle. Pour le cas du Soudan, c'est aux pays de la Ligue arabe et aux pays africains de contribuer à apporter un plus dans cette affaire, selon les évolutions des droits de l'homme. Nassim I.