C'est ce qu'a affirmé hier le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, intervenant dans le débat sur le désarmement. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré hier devant la Conférence du désarmement de l'ONU à Genève (Suisse) que «le moment (était) venu» de faire de réels progrès sur la question du désarmement multilatéral «Le moment est venu de faire de réels progrès sur la question en reprenant le processus global de désarmement», a expliqué M.Lavrov au lendemain d'une rencontre avec son homologue américaine Hillary Clinton avec laquelle il a convenu de renégocier l'accord bilatéral de START I. M.Lavrov a exhorté la Conférence du désarmement à sortir d'une «inertie néfaste». Constituée en 1979 en tant qu'instance multilatérale unique de la communauté internationale pour les négociations dans le domaine du désarmement, la Conférence est en effet paralysée depuis 13 ans, ses 65 Etats membres étant incapables de convenir d'un programme de travail. Le ministre russe s'exprimait quelques heures après avoir décidé avec Mme Clinton de relancer la coopération russo-américaine, tendue durant les années Bush, en travaillant à une réduction des armes stratégiques. «Les premiers contacts avec Mme Clinton ont été très prometteurs», a déclaré M.Lavrov en confirmant que Moscou était «prêt (...) à faire ‘repartir de zéro' nos relations». «La conclusion d'un nouveau traité russo-américain contraignant sur les armes offensives peut devenir une priorité dans cette perspective». Les chefs des diplomaties russe et américaine ont annoncé leur intention d'arriver à un accord d'ici la fin de l'année sur la renégociation du Traité de réduction des armes stratégiques START I qui expire le 5 décembre. M.Lavrov avait par ailleurs indiqué qu'un accord était «possible» sur la question sensible pour Moscou du bouclier antimissile que les Américains prévoient d'installer en République tchèque et en Pologne. «Un réel progrès dans le désarmement nucléaire ne peut être atteint lorsqu'une partie s'efforce, unilatéralement, de développer des systèmes anti-missiles stratégiques, sapant ainsi la relation», a-t-il toutefois souligné. Il a également mis l'accent sur «l'importance particulière de prévenir l'armement dans l'espace», en rappelant que Moscou a présenté avec Pékin un projet de traité international à ce sujet. M.Lavrov s'est également déclaré prêt à engager «un dialogue constructif avec l'Union européenne ainsi qu'avec d'autres partenaires» en vue d'interdire les missiles sol-sol de moyenne et courte portée. Moscou est aussi prêt, a-t-il dit, à «engager une négociation sur un traité interdisant la production de matériaux fissiles à des fins militaires». Evoquant le Traité de non prolifération nucléaire (TNP), M.Lavrov a souligné que «"le" renforcement du régime de non-prolifération et limitation des armes nucléaires est inextricablement lié au Traité d'interdiction totale des essais nucléaires», en saluant «des signes positifs» de «changements possibles de la position américaine» pour une ratification du traité.