La chambre basse du Parlement russe (Douma) ne ratifiera pas le nouveau traité russo-américain sur le désarmement nucléaire (START) si l'accord n'inclut pas le bouclier antimissile américain en Europe, a indiqué hier son président, Boris Gryzlov. «Les députés de la Douma participent aux préparatifs de l'accord START-2, mais nous ne le ratifierons pas s'il n'établit pas un lien avec les questions de la défense antimissile» américaine, a déclaré M.Gryzlov. Le président de la Douma et haut responsable du parti Russie unie du Premier ministre russe Vladimir Poutine, ultra-majoritaire à la Douma, s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec son homologue bulgare. Cette déclaration intervient à deux jours d'une visite en Russie de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, pour tenter de faire avancer l'épineux dossier du désarmement nucléaire qui met à mal la relance des relations entre les ex-ennemis de la guerre froide. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui aussi déjà indiqué que le nouvel accord START devrait fixer dans une «forme juridiquement contraignante» un lien «entre les armes offensives et défensives», en référence au bouclier américain en Europe de l'Est. Mme Clinton refuse quant à elle de lier les deux dossiers. Russes et Américains négocient depuis de longs mois à Genève le nouveau traité de désarmement nucléaire devant succéder à START 1, conclu en 1991 et arrivé à échéance le 5 décembre 2009.