«Cette distinction représente pour le chef de l'Etat un témoignage «précieux» de la considération que porte l'Académie à l'Algérie», a souligné M.Belkhadem. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a été distingué de la médaille de «Commandeur de la culture arabe» 2007-2008, samedi dernier à Alger par l'Académie euro-arabe de la culture et de la communication. Le ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, a reçu, au nom du chef de l'Etat, cette distinction des mains du président du comité et du jury de l'Académie, Jean-Pierre Faye, lors d'une cérémonie officielle à laquelle étaient présents des membres du gouvernement, des personnalités politiques et culturelles algériennes ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. «Je voudrais également vous dire toute la conviction du président de la République, qu'au-delà de sa personne, c'est toute l'Algérie et tout le peuple algérien qui sont aujourd'hui honorés, tant il est vrai que sans leur précieuse adhésion, la manifestation "Alger, capitale de la culture arabe 2007", n'aurait probablement pas atteint le même éclat», a souligné M.Belkhadem dans une allocution. «Cette distinction représente pour le chef de l'Etat un témoignage "précieux" de la considération que porte l'académie à l'Algérie et une reconnaissance de la convergence des efforts mutuels pour donner "davantage" de sens et un surcroît de consistance au dialogue des civilisations et des cultures», a-t-il souligné. «J'ai la conviction toutefois que si cette manifestation a connu le succès éclatant que l'on sait, l'oeuvre et les efforts de mon pays pour développer la culture arabe (...) ne s'arrêtent pas à cette manifestation culturelle ponctuelle, même si elle a duré toute une année», a-t-il ajouté. Saluant la mission de l'Académie dans le rapprochement culturel entre les deux rives de la Méditerranée, M.Belkhadem a tenu à l'encourager pour persévérer dans ce sens, car a-t-il estimé, le monde arabo-musulman «a beaucoup de connaissances de l'Europe, mais cette dernière n'en connaît que peu». M.Belkhadem a émis le voeu de ne pas voir le partenariat avec l'Union européenne se limiter en la création d'une zone de libre-échange dans le domaine commercial, mais plutôt «un espace libre pour la circulation des personnes et des idées afin de permettre à chaque partie de connaître l'autre». De son côté, l'écrivain syrien et membre du jury, Ali Nadjib Ibrahim, a affirmé que cette distinction représente un signe de reconnaissance envers l'Algérie pour son ouverture culturelle, en dépit d'une «période d'isolement culturel» vécu pendant une décennie. Il a souligné que «la Réconciliation nationale a joué un rôle important dans la dynamisation du mouvement culturel, citant, à cet égard, la naissance de plusieurs projets, comme ceux de l'Institut arabe supérieur de traduction, l'Institut de la calligraphie arabe et de la Bibliothèque arabo-amérique latine». Pour sa part, M.Faye a évoqué le rôle de l'Académie qui consiste, notamment en le rapprochement des cultures des deux rives de la Méditerranée et souligné l'apport de la pensée et de la philosophie arabes au monde européen. L'Académie euro-arabe de la culture et de la communication, basée à Paris, a lancé en début du mois de juin 2008, le titre honorifique de «Commandeur de la culture arabe» qui sera attribué à un chef d'Etat arabe pour ses actions de valorisation de la culture arabe. Le jury, conjointement présidé par le philosophe français, Jean-Pierre Faye, président de l'Université européenne de la recherche et l'écrivain irakien, doyen des calligraphies arabes, M.Abdelghani Alani, est composé d'un panel d'hommes de lettres de différentes nationalités arabes, a désigné, à l'unanimité, le président Bouteflika pour recevoir cette distinction. Créée en 2008, l'Académie s'est fixé comme objectif de «nourrir et entretenir le dialogue des cultures» et ainsi de «lever les obstacles entravant la communication et établir les rapprochements nécessaires en faveur des relations durables entre le monde arabe et l'Europe».