«L'Etat doit sanctionner les vendeurs de pétards, c'es le seul moyen de préserver nos enfants», estime un père de famille. Le majeur et l'annulaire de la main droite amputés, le jeune enfant, M.D, allongé sur un lit d'hôpital au service de chirurgie infantile du CHU Mustapha-Bacha d'Alger, est l'une des innombrables victimes des pétards durant la veille du Mawlid. Visage pâle, inconscient presque, entouré de son père et de son frère, il réagit à la douleur en hurlant au moindre mouvement de la main. Agé de treize ans, l'adolescent s'est gravement blessé en tentant d'allumer la mèche d'un gros pétard, communément appelé «bombe». «Il n'a pas eu le temps de jeter le pétard qu'il explose dans sa main, lui causant cette amputation des deux doigts», a expliqué son frère encore sous le choc. Un groupe de citoyens venus rendre visite à un des leurs, hospitalisé pour les mêmes raisons, crient leur colère: où est l'Etat? Pourquoi ne fait-il pas respecter la loi qui interdit l'usage des pétards dans les lieux publics? Que font les services des Douanes? Autant de questions qui restent sans réponses depuis des années. Autant dire que l'Etat est tout simplement impuissant face à la mafia des pétards. En attendant, ce sont des milliers de citoyens qui sont blessés, parfois gravement. Il est possible de visiter la prison de Lambèse, la plus grande caserne d'Algérie avec de relatives facilités, mais pas un hôpital en Algérie, pour un journaliste. Pour faire le travail de journaliste et accéder aux différents services de l'hôpital Mustapha Bacha le jour de la fête du Mawlid Ennabaoui, il a fallu invoquer tous les prétextes du monde. Intolérable est l'attitude de l'Administration à l'égard des journalistes de la presse écrite qui exige une autorisation délivrée par le ministère de la Santé alors que c'est une journée fériée. Devant cette absurdité, les journalistes ont été forcés d'utiliser d'autres manières pour collecter l'information. Ils se sont fait passer pour des parents, des amis de médecins ou d'infirmiers ou carrément des patients. Dans un monde où l'information est une arme qui circule à haut débit, on continue chez nous de faire de la rétention ! Sincèrement c'est trop!