Les inondations de Bab El Oued et le séisme de Boumerdès ont constitué des éléments pour une prise de conscience de la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles. L'annonce du ministre de l'Intérieur et des Collecti-vités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, de procéder à une identification des zones à risques pour les interdire à la construction n'est que la première étape pour l'application de la loi de décembre 2004 sur la prévention des risques majeurs. Ces derniers ne sont pas seulement d'origine naturelle, comme les sécheresses ou les glissements de terrains, mais ils peuvent être aussi créés par des installations industrielles ou technologiques. D'ailleurs, au moment où le ministre s'inquiétait des menaces des inondations sur les populations, celle des rejets d'une usine de détergents dans la wilaya de Blida a aussi focalisé l'attention. Au même moment, des scientifiques ont tiré la sonnette d'alarme sur les dangers que font peser les rejets des stations de dessalement d'eau de mer sur la faune et la flore marine. Ces exemples montrent bien qu'il n'y a pas un seul secteur qui ne soit interpellé, non pour se préparer à faire face aux catastrophes de quelque nature qu'elle soit, mais pour prendre des mesures de prévention. Les ministères, les APC, la Protection civile, les assurances et les hôpitaux sont autant d'entités à impliquer dans la préparation de ces plans. Les entreprises ne sont pas en reste, puisque Sonatrach a déjà commencé à se pencher sur le dossier. Les installations industrielles ont un niveau de risque élevé et c'est pour cette raison que l'entreprise est à la recherche de moyens pour les maîtriser. La quête de la sécurité peut paraître coûteuse, mais ce n'est rien devant le risque de perte de vies humaines et d'installations, ce qui conduit à un manque à gagner après l'interruption de l'activité. Une énumération de quelques actions menées par Sonatrach permet de mesurer l'ampleur de la tâche et servir d'exemple à d'autres sociétés. L'entreprise a effectivement procédé à la sécurisation des installations de production de GNL, à la rénovation de plus de 800 km de pipe-lines, la réhabilitation de toutes les raffineries et à la délocalisation de plusieurs centres de stockage de carburants. Quelquefois, des canalisations traversent des centres urbains en faisant courir le risque permanent de défaillance et d'incendie menaçant la vie des habitants, ce qui a amené à la déviation de certaines d'entre elles. Hormis les entreprises, la communauté des professionnels de l'assurance a aussi été interpellée suite aux inondations de Ghardaïa pour faire une démonstration de ce que peut apporter l'assurance dans les moments difficiles. C'est aussi pour la première fois que le dispositif d'assurance des catastrophes naturelles est actionné, quatre ans après la promulgation du dispositif (en 2004). Il est néanmoins regrettable, que les compagnies d'assurance ne soient pas aptes à adopter un plan de communication pour sensibiliser la population aux risques des catastrophes naturelles et autres et l'inciter à souscrire des contrats d'assurance, non seulement contre les incendies avec des sommes dérisoires de moins de 2000 DA par an pour certaines habitations. Il faut savoir que les assurances contre les catastrophes naturelles varient selon le degré d'exposition de la région. Pour les séismes, c'est le nord du pays qui demeure le plus menacé. C'est aussi dans cette zone que se concentrent la population et les installations de toutes sortes.